S’inspirant du bras de fer entre les autorités de transition malienne et l’Etat français, le constitutionnaliste tchadien Ahmat Mahamat Hassan a fait observer à VOA Afrique que la France est en déclin dans ses anciennes colonies et les choses sont en train de changer.
"Toutes ces questions mettent en cause l’emprise de la France sur ses anciennes colonies qu’elle continue à garder dans le cadre de la stratégie énergétique", explique-t-il. D’après lui, "ce jeu est en train d’être dévoilé Et pour cette réaction au Mali ce n’est qu’une annonce et la France ne va pas baisser les bras".
Ali Alhadj Allahou, membre de l’Urgence panafricaniste, soutient que les sanctions contre le Mali doivent réveiller les peuples africains.
"Le néocolonialisme est basé sur ces accords de coopération parce que personne ne peut avoir un autre partenaire que la France et ce n’est pas normal", a-t-il dit, ajoutant que "la France doit quitter l’Afrique, les peuples n’ont pas besoin d’elle".
Il estime que "ce qui se passe maintenant au Mali peut arriver au Tchad, car les Tchadiens d’hier ne sont pas les Tchadiens d’aujourd’hui et qu’on ne peut pas les faire dormir debout donc ça suffit".
Pour Abdéraman Djasnabaille, ancien ministre et ambassadeur de la paix auprès de la Francophonie, "la France est un partenaire important en Afrique notamment en Afrique francophone et la Mali a besoin aussi de la France même s’il y a des réactions par ci et par là mais sur le fond peut être réajusté".
Il invite le Mali et la France à revoir cette question afin d’aider les pays de la sous-région à régler le problème de terrorisme dans le Sahel.
Le politologue Ramadji Alfred, déclare à VOA Afrique "qu’un sentiment anti français gagne du terrain en Afrique et l’Etat français même s’est rendu compte qu’il y a une dégradation de son image".
L’armée française justifie sa présence en Afrique par l’existence des menaces sécuritaires ou terroristes pesant sur la stabilité nationale et régionale des pays d’accueil. Un pays comme la France ne dissimule pas, pour autant, l'existence d'intérêts qu'elle défend, non seulement en Afrique, mais un peu partout dans le monde