La formation qui s'adresse à des officiers de la marine et des garde-côtes, en première ligne contre les passeurs qui opèrent depuis les côtes libyennes, se déroule sur une base de la marine italienne à Taranto (sud) et durera jusqu'à la mi-novembre, a indiqué l'opération EU NavforMed Sophia dans un communiqué.
Elle vise à "accroître la sécurité des eaux territoriales libyennes" en "renforçant leurs capacités et compétences de base en sécurité maritime, y compris dans les activités de recherche et de secours pour sauver des vies et perturber la contrebande et le trafic depuis et vers les côtes libyennes", selon le communiqué.
Outre les "activités de navigation" et les "premiers secours", la formation est consacrée au droit international de la mer, qui ordonne une assistance à toute personne en danger, aux droits de l'Homme et aux procédures de demande d'asile, précise l'opération navale européenne.
Les candidats ont été triés sur le volet pour éviter que l'UE n'accueille et ne favorise des garde-côtes impliqués dans les nombreux trafics depuis la Libye, un pays plongé dans le chaos, sans autorité centrale depuis des années malgré les efforts de la communauté internationale pour aider à la formation d'un gouvernement d'unité.
La mission Sophia avait été lancée à l'été 2015 par l'UE après une série de naufrages dramatiques pour s'attaquer aux passeurs de migrants en Méditerranée. Son mandat avait ensuite été élargi pour qu'elle puisse former, en mer et sur terre, des garde-côtes libyens qui peuvent opérer au plus près des côtes. Depuis fin octobre 2016, 136 Libyens ont été formés dans ce cadre.
L'opération européenne, qui affirme avoir intercepté 117 passeurs et saisi 482 de leurs bateaux, a été critiquée pour avoir échoué à véritablement stopper les passeurs, dont l'activité a été très intense ces deux dernières années, même si l'été 2017 a vu une accalmie des traversées de migrants sur des embarcations souvent très précaires.
Des ONG de secours en Méditerranée ont dénoncé des incidents avec des garde-côtes libyens dont le comportement autour d'embarcations en difficultés a à plusieurs reprises mis en danger la vie de migrants.
Les défenseurs des droits de l'Homme s'inquiètent également des conditions dans lesquelles les migrants sont détenus après leur interception, affirmant qu'ils risquent de retomber dans un nouveau cycle de violences et d'extorsions en Libye.
Avec AFP