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De plus en plus de Camerounais se battent contre les policiers


Déploiement de la police à la prison de Kondengui à, Yaoundé, Cameroun, le 23 juillet 2019. (VOA/Kindzeka)
Déploiement de la police à la prison de Kondengui à, Yaoundé, Cameroun, le 23 juillet 2019. (VOA/Kindzeka)

Face à cette situation, les autorités ont décidé de faire désormais appliquer la loi contre tout contrevenant. L’opinion est cependant divisée sur la méthode du gouvernement.

Le 20 juillet 2021, dans une vidéo devenue virale, Nourane Fostsing, députée du Parti national pour la réconciliation du Cameroun, est apparue dans une vive altercation avec des policiers de service à Bafoussam, dans l'Ouest.

De source policière, la députée aurait tenté de démanteler une barrière de police érigée en raison de la présence des fidèles musulmans et du gouverneur de la région de l’Ouest sur le lieu de prière lors de la fête du ramadan.

Outrée, Nourane Fotsing a affirmé avoir été agressée par des policiers. L’affaire a fait le buzz. Loin d’être l’unique du genre, ces derniers jours d’autres altercations ont été enregistrées sur la voie publique, ou dans des véhicules de transport en commun.

Un chauffeur a roulé sur un policier lors d’un contrôle de routine le 12 août dernier à Yaoundé. Quelques jours plus tard, un conducteur et un policier de service se sont livrés à une rude bagarre à Douala, la capitale économique. La semaine dernière, un officier militaire de l’armée de l’air a eu une chaude empoignade dans un bus de transport avec un autre passager.

Une succession d’actes de violence qui ont fait alerter le gouvernement. "Ces comportements irresponsables et méprisants à l’endroit des forces de police ont atteint des limites inacceptables et ne peuvent plus être tolérés", a averti Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale.

"Aucun citoyen ou un usager quel que soit son rang social n’a le droit d’exercer des violences contre un agent de police dans l’exercice de ses fonctions", a-t-il ajouté.

A Yaoundé, de nombreux citoyens pointent cependant le doigt sur les forces de maintien de l’ordre dont l’attitude vis-à-vis de simples usagers n’est pas toujours empreinte de convivialité.

"Quand un homme en tenue a affaire à un civil, il doit être responsable, mais dans la majorité des images que j’ai regardées ces derniers jours, ce sont les policiers qui ont donné en premier le coup de poing aux civils", regrette une sexagénaire au quartier Tsinga à Yaoundé.

"Les Camerounais sont fatigués, fâchés même de l’intimidation que leur font subir les policiers. Tous on sait que quand le policier est devant toi c’est l’institution qu’il incarne ; mais en fait ni le policier, ni le civil n’a le droit d’empiéter sur les droits de l’autre", soutient Habiba, une employée du secteur privé.

"Les policiers devraient aussi se limiter à leur travail, il y a des policiers qui sont vraiment arrogants et les policiers devraient aussi se respecter eux-mêmes", commente une étudiante.

Le sujet préoccupe même les universitaires, comme le professeur Paul Abouna, anthropologue et enseignant de l’université de Yaoundé, qui redoute une atteinte au respect des institutions.

"Il faut tout simplement envisager ce phénomène-là comme une sorte de désacralisation de l’Etat. On risque déboucher sur des situations parfois socialement incontrôlables, mais tous ceux qui se livrent à ce genre de pratiques s’exposent à des sanctions qui existent bel et bien", mentionne-t-il.

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Des sanctions que le ministre de l’Administration territoriale a tenu à rappeler au cours d’une conférence de presse à Yaoundé: "la peine d’emprisonnement est de 5 à 10 ans et une amende de 20.000 à 500. 000 francs CFA si les violences et les voies de faits sont préméditées Si les violences et les voies de faits entraînent non intentionnellement la mort, la peine d’emprisonnement est à vie, si les violences et les voies de faits entraînent sont commises avec l’intention de donner la mort, le coupable est puni de mort", a martelé Paul Atanga Nji.

Les gouverneurs des dix régions ont été instruits à veiller au respect de cette loi. Toutefois, les usagers peuvent appeler le numéro vert 1500, pour dénoncer les abus des forces de maintien de l’ordre.

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