Selon une plainte contre X début septembre du directeur général de l'Adac, AirInter1 aurait frauduleusement attribué une immatriculation à un Airbus Cargo A340, pour être convoyé vers la Syrie.
Ces faits présumés sont "faux et archi-faux", ont répondu samedi les avocats de Mathias Tsarsi, directeur général de la compagnie aérienne, dans un courrier dont l'AFP a obtenu copie dimanche. "AirInter1 ne dispose ni d'un avion de type A340, moins encore d'une immatriculation y afférente".
Le directeur général d'AirInter1 et un représentant de la compagnie avaient été arrêtés fin septembre par la police tchadienne, ainsi que le directeur général de l'Autorité de l'Adac, Moustapha Abakar.
Dans cette même affaire, l'ex-ministre de l'Aviation civile, Haoua Acyl, avait été entendue par la police mi-octobre, après son limogeage fin septembre.
Selon la publication spécialisée sur l'Afrique La Lettre du continent, cet A340, d'abord immatriculé au registre fédéral américain, puis établi au Kazakhstan pour une compagnie émiratie en 2016, aurait fait étape à Téhéran - possiblement sous immatriculation tchadienne - pour se retrouver début 2017 à Damas, repeint aux couleurs de la Syrian Arab Airlines, avec une immatriculation syrienne définitive (YK-ASA).
La même source indique que le Tchad a été contacté par l'ambassade américaine à N'Djamena, après enquête des services américains. Depuis lors et sur instruction de la présidence, la police tchadienne tente d'élucider l'affaire.
L'enquête tchadienne porte notamment sur l'inscription, sous le sceau de l'Adac, mais sans son autorisation, d'un certificat de transport aérien d'AirInter1 pour cet Airbus A340, avec l'attribution d'une immatriculation tchadienne.
Fin octobre, le directeur de publication d'un hebdomadaire indépendant tchadien, Le Visionnaire, avait été mis sous mandat de dépôt et écroué après avoir publié un article sur l'affaire, qui constituait, selon une source policière, une "entrave à l'enquête".
Avec AFP