KANSAS CITY (Reuters) - Le chef de la police de Ferguson, ville du Missouri qui avait été le théâtre d'émeutes après la mort d'un adolescent noir tué par un policier blanc en août dernier, a démissionné mercredi, a annoncé la municipalité dans un bref communiqué.
Ce départ du chef Thomas Jackson intervient après un rapport du ministère de la Justice dénonçant des abus récurrents commis par les forces de police et des institutions judiciaires de la ville contre les Afro-Américains.
Depuis la publication, la semaine passée, du contenu de l'enquête diligentée par le ministère, plusieurs démissions ont été enregistrées dans cette localité à majorité noire située dans la grande banlieue de Saint-Louis. Des manifestants avaient réclamé le départ du chef de la police depuis l'incident intervenu en août lorsqu'un policier blanc avait tué à l'aide de son arme de service Michael Brown, un adolescent noir de 18 ans désarmé, lors d'un contrôle de routine.
Le ministre de la Justice Eric Holder a indiqué la semaine passé qu'il entendait utiliser tous les pouvoirs à sa disposition pour réformer les services de la police de Ferguson. Les officiers de ce département se sont livrés à un harcèlement régulier des administrés noirs de la ville pendant des années, selon le rapport ministériel.
Le chef Thomas Jackson était en poste depuis 2010 et comptait 54 officiers sous ses ordres. Il quittera effectivement ses fonctions le 19 mars et bénéficiera d'une indemnité égale à une année de salaire ainsi qu'une année d'assurance-maladie, a indiqué la municipalité.
Un appel à candidature au niveau national sera lancé, a précisé la mairie mais l'Attorney General Eric Holder avait laissé entendre la semaine passée qu'il pourrait décider d'un démantèlement complet de la police locale. Plusieurs membres d'associations de défense des droits civils estiment qu'une telle solution est nécessaire.
"Les problèmes récurrents qui continuent d'exister à Ferguson doivent être réglés", a déclaré Rasheen Aldridge, membre d'une commission constituée par le gouverneur Jay Nixon, afin de faire des propositions de réformes.