"On a un sentiment général de récupération politique éhontée", et "d'utilisation d'un fait divers pour de la communication et de l'affichage", a déclaré à l'AFP Jean-Claude Mas, le secrétaire général de la Cimade (association d'aide aux migrants), tout en se félicitant de la promesse de naturalisation faite au jeune homme, qualifié de héros après avoir escaladé la façade d'un immeuble parisien pour sauver un enfant de 4 ans suspendu à un balcon.
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"C'est une façon de donner le change et des gages, pour compenser une politique endurcie sur le contrôle, le tri et la reconduite à la frontière", a-t-il ajouté.
"Il y a une part d'hypocrisie ou de cynisme", a pour sa part réagi Claire Rodier du Groupe d'information et de soutien des immigrés (Gisti), en dénonçant "le contraste avec la politique répressive menée par ce gouvernement sur les migrants et les sans-papiers" qui "broie des dizaines de milliers de personnes".
"On achète à bon compte une image de bienveillance", a-t-elle dit à l'AFP.
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Les critiques étaient également nombreuses sur les réseaux sociaux, alors qu'un très contesté projet de loi sur l'asile et l'immigration sera débattu à partir de mercredi en commission des Lois au Sénat, après avoir donné lieu à des débats passionnés à l'Assemblée nationale.
Le président Emmanuel Macron a affirmé lundi, après avoir reçu Mamoudou Gassama à l'Elysée, qu'"on protège les gens en danger dans leur pays, ce qui n'est pas son cas sinon ce n'est pas soutenable" pour la France, mais ce qu'a fait M. Gassama "est exceptionnel, un acte d'héroïsme" et "justifie une décision exceptionnelle".
Avec AFP