Les blessés font leur apparition dans le hall de départ de l'aéroport d'Ouagadougou. Certains d’entre eux peinent à marcher. Ils sont tenus à bout de bras par leurs proches.
Quatre d'entre eux ont été blessés lors de l’insurrection. Le 5e fait partie des blessés du putsch manqué de septembre 2015. Après de longs mois d’attente, ils ont enfin le sourire.
"En tout cas, après deux ans d’attente, voilà qu’on nous emmène en Tunisie pour nous soigner, et nous sommes très fiers. J’ai été blessé à la colonne vertébrale actuellement, je sens trop de douleur", raconte Patrice Kere.
"J’ai suivi les soins comme les autres blessés à l‘hôpital Yalgado, mais là où la balle se trouve, les médecins disent que c’est un peu compliqué, ce n'est pas qu’ils n’ont pas la connaissance, mais y a un problème du matériel qui se pose, donc pour ne pas prendre de risques, ils ont préféré que je garde la balle", explique Olivier Soudre, blessé de l’insurrection populaire.
Ils seront bientôt pris en charge dans un hôpital tunisien au grand soulagement du président de l’association des blessés de l’insurrection populaire.
"Dans l’urgence, ils ont décidé d’évacuer cinq des nôtres qui, jusqu’à présent, trimbalent des balles dans leurs corps. Nous n’allons pas dire que c’est une victoire parce qu’il y a toujours des problèmes et des personnes dans l'attente, et nous allons continuer le combat", déclare Sia Frank, président de l'association des blessés de l’insurrection
Des blessés ragaillardis par la présence du ministre en charge de la solidarité nationale et de la famille, Laure Zongo Hien, qui est venu marquer le soutien du gouvernement.
"Je suis venue pour les soutenir et pour leur traduire tous nos encouragements. Pour le reste des blessés, je crois que dans le programme du présent en phase avec cette idée, c’est de travailler à ne laisser personne de côté. Peut-être qu’avec le temps d’autres, des moyens pourront être mobilisés encore pour ceux qui n’ont pas encore pu bénéficier de ce traitement", a déclaré Laure Zongo Hien, ministre de la Solidarité nationale.
C’est le deuxième départ pour soins de blessés de l’insurrection populaire. Pour une action salvatrice qui en attend d’autres pour la trentaine de blessés qui attendent dans le couloir de la patience.
Issa Napon, à Ouagadougou