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Des Burkinabè rêvent de devenir millionnaires en jouant au PMU


Djénéba Ouédraogo, vendeuse dans un kiosque des tickets de PMU, à Ouagadougou, Burkina, 4 août 2016. (VOA/ Zoumana Wonogo)
Djénéba Ouédraogo, vendeuse dans un kiosque des tickets de PMU, à Ouagadougou, Burkina, 4 août 2016. (VOA/ Zoumana Wonogo)

A Ouagadougou et un peu partout au Burkina, la fièvre du cheval ne cesse de monter avec l'espoir pour les parieurs de devenir multimillionnaires en misant sur des chevaux qui courent en France.

Les jeux se font à 200 FCFA le tiercé et le quarté tous les jours sauf vendredi et dimanche pour le 4+1, nom du quinté au Faso.

Historiquement, le Burkina Faso a un lien très fort avec le cheval. Cela suffit-il à expliquer l'engouement des Burkinabè pour les courses hippiques qui se déroulent en France?

"Qu’est ce qui, dans ce pays, peut permettre au Burkinabè moyen de gagner un million (Ndlr, CFA) si ce n’est pas le PMU? Je ne vois pas. On n’a pas de choix. Avec le PMU au moins, tu peux voir des gens que tu connais qui ont cinq, 10 millions (Ndlr, CFA) même si tu n’as pas toi-même gagné", déclare Mahamadi Boly, retraité de la compagnie Air Afrique devenu parieur passionné.

'La fortune en fin de course' est le slogan du PMU'B (Pari mutuel urbain burkinabè).

Comment les parieurs s'y prennent pour faire les jeux?

"On se réfère aux programmes que nous donne gratuitement la Lonab. Il y a des jockeys qui, à force de les voir, on finit par les connaître. Une fois qu’on a le programme, on voit comment ils sont en forme, on échange avec eux sur papier. Malgré la distance entre Ouaga et Paris, on s’inspire de ça, en plus il y a des journaux locaux. Et puis, il y a l’intuition. Souvent, on fait un groupe de jeu, on cotise et on attend", affirme Moussa Tapsoba, un autre parieur.

Joanny Ouédraogo lui s'est initié à l'internet pour mieux jouer.

"Grâce au PMU, je me suis connecté sur Internet. Je cherche des sites qui donnent des numéros. Ça nous aide aussi. Moi, je travaille avec trois sites au moins. Avec Internet, j’ai acquis de la connaissance mais je n’ai pas encore eu l’argent", argumente M. Ouédraogo.

Dans les clubs PMU ou kiosques des paris, il y a de la passion et de la tension dans l’air. Les parieurs y mettent leur âme.

"Il y a des parieurs difficiles mais il faut faire avec. Certains écrivent un cinq qui ressemble à un six. Il y en a d’autres aussi, ils écrivent, tu leur demande, ils crient sur toi : ‘faites-vite pour jouer !’ Tu joues, ils te remettent les tickets disant que ce n’est pas ça. Il y a d’autres aussi qui reviennent le lendemain pour te dire d’annuler", se plaint Mme Djénéba Ouédraogo.

Les erreurs des vendeuses ne profitent pas aux parieurs difficiles.

"Le parieur te donne par exemple un sept, tu te trompes, tu mets un cinq ou un six, il dit qu’il ne veut pas, de fois c’est le ticket de l’arrivée. J’ai eu plein de cas comme ça là, J’ai revendu le ticket et ça a gagné. Certains parieurs reviennent le lendemain et disent : ‘si je savais. C’est le PMU, c’est question de chance1". Un cas d'école que raconte Mme Djénéba Ouédraogo.

Créé en 1990, le PMU'B ou pari mutuel urbain burkinabè s'est positionné comme le produit phare de la Nationale des jeux de hasard, la Loterie nationale burkinabè(Lonab).

Reportage de Zoumana Wonogo à Ouagadougou

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