Selon des militants des droits de l'homme, quelque 300 membres au moins du Mouvement islamique du Nigeria (IMN) ont été tués lors des violences en décembre. On est également sans nouvelles de centaines d'autres, qui seraient morts ou détenus.
Les violences avaient éclaté le 12 décembre à Zaria, fief de l'IMN, où un barrage érigé par le mouvement en vue d'une procession religieuse avait bloqué un convoi du chef d'état-major des armées, le général Tukur Yusuf Buratai.
Les militaires ont accusé des partisans du chef de l'IMN, Ibrahim Zakzaky, d'avoir tenté d'assassiner le général, une accusation formellement démentie par le groupe chiite.
"Nous avons demandé au gouvernement pourquoi ils devraient détenir quelqu'un pendant plus de 70 jours sans accusation et sans accès à son avocat", a déclaré à l'AFP un porte-parole de l'IMN, Ibrahim Musa.
"Le président (Muhammadu) Buhari ne respecte pas la loi. Dans notre dossier, toutes les règles concernant l'arrestation, le maintien en détention ont été violées", a-t-il dit.
Le président Buhari, un ancien dirigeant militaire, est applaudi pour sa lutte contre la corruption mais a été aussi critiqué pour écroué plusieurs personnalités, dont le chef chiite Zakzaky.
Human Rights Watch a estimé que l'affrontement de Zaria représentait "au mieux une surréaction brutale, au pire une attaque planifiée du groupe de la minorité chiite".
Ibrahim Zakzaky et l'IMN ont déjà eu maille à partir avec les autorités nigérianes, dans leur combat pour créer un Etat islamique à l'iranienne. Le chef religieux a déjà été incarcéré plusieurs reprises.
Au Nigeria, les chiites sont une petite minorité au sein de la communauté musulmane, essentiellement sunnite, qui y constitue la moitié de la population.
Avec AFP