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Clinton, Obama et CNN visés par des colis suspects en pleine campagne électorale


L'ancien président Barack Obama à Las Vegas, le 22 octobre 2018.
L'ancien président Barack Obama à Las Vegas, le 22 octobre 2018.

Colis potentiellement explosifs visant Hillary Clinton, Barack Obama et la chaîne CNN, à couteaux tirés avec l'administration Trump: à 13 jours des élections législatives américaines, la tension est montée d'un cran dans un climat politique plus que jamais polarisé.

Le service fédéral chargé de la protection des anciens présidents et de leur famille a indiqué mercredi avoir intercepté deux colis contenant "des engins explosifs potentiels" destinés à l'ex-secrétaire d'Etat démocrate Hillary Clinton et à l'ex-président démocrate Barack Obama, deux jours après qu'une bombe artisanale a été retrouvée chez le financier George Soros, autre soutien démocrate notoire.

Le paquet destiné à Mme Clinton, rivale démocrate malheureuse face à Donald Trump à la présidentielle de 2016, a été intercepté lors d'une vérification de routine, a indiqué le Secret Service dans un communiqué.

Celui destiné à l'ex-président démocrate Barack Obama a été intercepté mercredi matin. Aucun des colis n'est parvenu à ses destinataires, dont la vie n'a pas été en danger, a précisé le Secret Service.

Peu après le communiqué du Secret service, la chaîne d'information en continu CNN, souvent prise pour cible par Donald Trump pour sa couverture selon lui favorable aux démocrates et hostile à sa présidence, annonçait avoir évacué ses bureaux new-yorkais, situés à Columbus Circle, au coeur de Manhattan, à la suite de la découverte d'un colis suspect.

La chaîne a indiqué que le paquet avait été adressé spécifiquement à John Brennan, ex-directeur de la CIA qui intervient régulièrement sur CNN et s'est montré critique envers l'administration Trump, au point que Donald Trump a pris en aout la décision inédite de lui retirer son habilitation de sécurité.

Après avoir envoyé une brigade de déminage sur place, la police a précisé avoir retrouvé un tuyau de métal avec des fils électriques. L'engin avait été retiré du bâtiment par des policiers en fin de matinée.

Colis suspect en Floride

Pour ajouter à la psychose, la police de Floride a indiqué en milieu de journée enquêter sur la découverte d'un colis suspect à proximité du bureau de l'élue au Congrès américain Debbie Wasserman Schultz, ex-présidente du comité national du parti démocrate.

La député avait démissionné en pleine campagne présidentielle 2016, soupçonnée d'avoir favorisé Hillary Clinton au détriment de Bernie Sanders lors des primaires démocrates.

Personne n'a encore revendiqué l'envoi de ces colis.

La porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders, a dénoncé des "actes terrifiants" et "ignobles", dont "les responsables devront répondre de leurs actes devant la justice".

Donald Trump a retweeté un tweet du vice-président Mike Pence, dans lequel il disait "condamner les tentatives d'attaques contre l'ex-président Obama, les Clinton, CNN et les autres", soulignant que "ces actes lâches sont méprisables et n'ont pas leur place dans notre pays". "Je suis de tout coeur d'accord!" a commenté le président américain.

Dans une première réaction depuis la Floride, retransmise à la télévision, Hillary Clinton a remercié le Secret Service, tout en déplorant la "période perturbante" que traversent les Etats-Unis.

"Une période troublée"

"C'est une période perturbante, une période de divisions profondes et nous devons faire tout ce que nous pouvons pour nous rassembler", a-t-elle déclaré, avant d'appeler à voter pour des candidats "qui feront cela".

Plusieurs figures de proue du parti républicain ont aussi dénoncé ces attaques visant leurs rivaux politiques, dont le député Steve Scalise, grièvement blessé en juin 2017 lorsqu'un tireur avait ouvert le feu sur un entraînement de baseball de députés républicains à Washington.

Ces colis suspects surviennent deux jours après qu'une bombe artisanale a été retrouvée dans la boîte aux lettres du domicile du financier George Soros, grand donateur démocrate devenu la cible des complotistes et nationalistes en Europe et aux Etats-Unis.

Le milliardaire d'origine hongroise, âgé de 88 ans, n'était pas chez lui lorsque le colis a été déposé, selon la police locale. La police fédérale (FBI) enquête sur cette affaire, mais personne n'a été arrêté à ce stade.

Plusieurs médias américains, citant des sources policières, ont indiqué que les colis destinés à M. Obama, Mme Clinton et M. Soros présentaient des similarités.

CNN a indiqué de son côté que le paquet adressé à la chaîne était similaire à ceux envoyés aux Clinton et à M. Obama.

Les autorités ont annoncé un point presse pour 12h45 locales (16H45 GMT).

Ces évènements créent une tension particulière alors que bat son plein la campagne pour les élections parlementaires du 6 novembre, à l'issue desquelles les démocrates espèrent reprendre le contrôle de la Chambre des représentants et du Sénat et paralyser la présidence de Donald Trump.

Après un débat ultra-polarisé sur la confirmation à la Cour suprême du juge conservateur Brett Kavanaugh, que les démocrates ont tenté en vain d'empêcher, la campagne a été dominée ces derniers jours par les informations sur des milliers de migrants marchant depuis le Honduras vers la frontière mexico-américaine.

Le président Trump s'est engagé à les stopper. Il a déclaré que les migrants étaient encouragés par les démocrates, et des personnalités conservatrices ont accusé M. Soros de les soutenir financièrement.

Avec AFP

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