"C'est le seul mandat du pays où on peut obtenir plus de voix et perdre malgré tout la présidence", a déclaré Barbara Boxer, sénatrice de Californie. "Le collège électoral est un système obsolète et antidémocratique qui ne reflète pas notre société moderne, il doit changer immédiatement. Tous les Américains doivent avoir la garantie que leur voix compte".
Le 8 novembre, les Américains ont en fait élu, Etat par Etat, 538 grands électeurs. Dans 48 des 50 Etats américains, il suffit à un candidat d'obtenir une voix de plus que son adversaire pour rafler la totalité des grands électeurs en jeu dans cet Etat, ce qui rompt la proportionnalité des résultats.
Par ce jeu de puzzles, au total, Donald Trump a remporté au moins 290 grands électeurs contre 232 pour Hillary Clinton.
Mais la démocrate a obtenu en tout près d'un million de suffrages de plus que le républicain, car par exemple en Californie, sa forte avance dans les urnes (61% des voix) ne lui a rapporté aucun grand électeur de plus que si elle avait obtenu seulement 51% des voix.
En 2000, le démocrate Al Gore avait également remporté les suffrages populaires mais perdu l'élection contre George W. Bush.
La victoire de Donald Trump a donc relancé les critiques anciennes contre ce système, en faveur de l'instauration d'un suffrage universel direct.
Plus de 4,3 millions de personnes ont même signé une pétition sur change.org pour demander aux 538 grands électeurs d'élire Hillary Clinton le 19 décembre, le jour où leurs votes seront officiellement comptés. Mais les grands électeurs de 26 Etats sont légalement tenus de respecter le verdict des urnes, selon les Archives nationales, et il est extrêmement rare que les autres grands électeurs "désobéissent".
Des centaines d'amendements constitutionnels ont été proposés depuis des décennies, mais aucun n'a abouti. Amender la Constitution requiert l'accord de deux tiers du Congrès et la ratification de trois quarts des Etats.
Le 45e président lui-même avait vivement critiqué le système du collège électoral en 2012, le qualifiant de "catastrophe". Mardi, il a changé d'avis, déclarant sur Twitter: "le collège électoral est en fait génial car il met en jeu tous les Etats, même les plus petits. Les campagnes sont très différentes!"
Avec AFP