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Des "dizaines" de militants d'opposition arrêtés en Guinée équatoriale


Des policiers dans les rues de Malabo, Guinée Equatoriale, 3 février 2015.
Des policiers dans les rues de Malabo, Guinée Equatoriale, 3 février 2015.

Un parti d'opposition en Guinée équatoriale, Citoyens pour l'innovation (CI), a affirmé vendredi à l'AFP que des "dizaines" de ses militants ont été arrêtés dans les capitales Malabo et Bata, respectivement politique et économique.

Les autorités n'ont pu être jointes par l'AFP, qui n'a pu confirmer ou infirmer de source officielle la détention de ces militants. Les médias publics n'en ont pas fait état.

"Les forces de l'ordre ont attaqué hier (jeudi) notre siège à Bata, ils ont arrêté des dizaines de militants, ceux-là même qui s'y étaient réfugiés il y a plus de quatre semaines", a déclaré à l'AFP depuis Bata et par téléphone Bonifacio Nguema, deuxième secrétaire de CI.

Le parti d'opposition a dénoncé par ailleurs vendredi dans un communiqué des "échauffourées" entre policiers et militants de CI au siège du parti à Malabo jeudi. Des "dizaines" de militants ont été arrêtés à cette occasion, selon le communiqué du parti sur leur site internet qui évoque aussi les arrestations à Bata.

Ces échauffourées à Malabo ont fait "plusieurs blessés graves qui ont été conduits à l'hôpital", selon le texte.

Une cinquantaine de militants sont déjà détenus par les autorités, selon le parti, qui affirme que les arrestations ont commencé "peu après" les élections générales du 12 novembre, où CI a comptabilisé 5,77% de voix, grâce auxquelles il a obtenu un député, unique représentant de l'opposition sur les 100 parlementaires que compte l'Assemblée nationale.

Dirigeant son pays d'une main de fer depuis son accession à la présidence en 1979 par un coup d'État, Teodoro Obiang Nguema, doyen des chefs d'État du continent pour la longévité au pouvoir, a été réélu en avril 2016 avec plus de 90% des suffrages.

Arrestation également d'hommes armés à la frontière camerounaise pour tentative de "déstabilisation"

La police camerounaise a interpellé mercredi à sa frontière équato-guinéenne une trentaine de personnes armées, en route vers la Guinée équatoriale, a appris l'AFP d'une source militaire camerounaise de haut rang, Malabo faisant état d'une "tentative d'invasion et de déstabilisation".

L'ambassadeur de Guinée équatoriale à Paris, Miguel Oyono Ndong Mifumu, a évoqué vendredi une "tentative d'invasion et de déstabilisation", a indiqué son entourage. Trente-huit "assaillants" -Tchadiens, Centrafricains, Camerounais et Equato-Guinéens, dont un général dont la nationalité reste à déterminer, ont été arrêtés, selon la même source.

Au moment de leur arrestation par la police camerounaise à la frontière, ils étaient "lourdement armés", notamment avec des "lance-roquettes, des fusils et beaucoup de munitions", a ajouté cette source diplomatique.

Ce groupe d'hommes, selon la source militaire camerounaise, se dirigeait en autocar vers la Guinée Equatoriale à partir de la ville frontalière de Kye-Ossi (sud).

Une enquête a été ouverte par la sécurité militaire et la police locale à Ebolowa (sud du Cameroun) sur ces hommes, ont indiqué des sources locales à l'AFP, ajoutant que cette enquête allait se poursuivre à Yaoundé.

Les autorités de Guinée-Equatoriale "vont faire très prochainement une communication officielle", a ajouté la source diplomatique équato-guinéenne, précisant être dans l'attente des "résultats de l'enquête" menée par les Camerounais.

La Guinée-Equatoriale, petit pays d'Afrique centrale, riche d'une importante manne pétrolière, a déjà connu une tentative de coup d'Etat ratée en 2004.

Dirigeant son pays d'une main de fer depuis son accession à la présidence en 1979 par un coup d'État, M. Obiang Nguema, doyen des chefs d'État du continent pour la longévité au pouvoir, a été réélu en avril 2016 avec plus de 90% des suffrages.

Avec AFP

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