Cet acte de procédure explique de la manière la plus détaillée à ce jour les motifs qui ont conduit la police fédérale américaine (FBI) à perquisitionner le 8 août la résidence de l'ex-président pour y récupérer des documents extrêmement confidentiels qu'il n'avait pas rendus après avoir quitté la Maison Blanche, malgré de multiples demandes.
Avant l'opération, le FBI a découvert de "multiples sources de preuves" montrant que des "documents classifiés" se trouvaient toujours dans la vaste résidence de M. Trump à Mar-a-Lago, indique ce document.
"Le gouvernement a également eu des preuves que des documents gouvernementaux ont été probablement cachés et emportés... et que des actions ont été probablement menées pour faire obstruction à son enquête", est-il ajouté.
Le ministère de la Justice a inclus une photo à la dernière page qui montre des documents saisis par la police fédérale avec la mention "Top Secret" éparpillés sur une moquette à motif floral.
Il indique par ailleurs avoir expliqué le processus qui a conduit au raid, afin de "corriger le récit incomplet et inexact présenté dans les déclarations" de M. Trump.
La déclaration du ministère répond à la demande formulée la semaine dernière par M. Trump, qui s'estime persécuté par le gouvernement, de faire examiner par une tierce partie indépendante les documents saisis chez lui par le FBI.
Or nommer cette tierce partie pourrait bloquer l'accès des enquêteurs aux documents, et la justice ne devrait pas le faire "car ces documents (saisis) n'appartiennent pas" à M. Trump, souligne le document. Une telle mesure "n'est pas nécessaire et porterait sévèrement atteinte aux intérêts gouvernementaux, y compris en terme de sécurité nationale", est-il souligné.
Selon le ministère de la Justice, certains des documents saisis le 8 août comportaient le signe "HCS", qui dans le langage de la communauté du renseignement américain désigne les informations fournies par des "sources humaines", informateurs et autres agents sous couverture.
Les enquêteurs soupçonnent le républicain d'avoir violé une loi américaine sur l'espionnage qui encadre très strictement la détention de documents confidentiels. Donald Trump assure lui que ces documents ont été déclassifiés.
Le républicain, qui flirte avec l'idée d'une candidature à l'élection présidentielle de 2024, dénonce une "chasse aux sorcières" menée contre lui par l'administration de son successeur Joe Biden, et estime que la justice n'aurait "jamais dû autoriser cette entrée par effraction" chez lui.