C’était à l’occasion de la 13e édition du festival de danse "Dialogue de corps" dont l’objectif a été cette année de rassembler ces personnes vulnérables et de partager avec elles des moments de bonheur.
Au festival "Dialogue de Corps", le spectacle "Slow Show" est ancré dans les principes de la transe, de l’exultation, de la télépathie et des souvenirs inconscients, révélant sa force et sa vivacité par des mouvements ralentis à l’extrême, presque imperceptibles, presque invisibles. Une cinquantaine de personnes dont des déplacés, des réfugiés, sur scène, ont participé à la représentation de ce spectacle.
"On a dansé et on a montré ce que nous aussi nous savons faire", explique Amed Cissé, un réfugié malien vivant dans le camp de Mentao à Djibo dans la région du Sahel, danseur à l’occasion.
"Déjà partager un moment avec eux, ça nous fait plaisir. Je suis heureux de partager des émotions avec eux et d’en recevoir aussi", souligne Bienvenu Zambelogo, danseur professionnel. Pour lui, danser aux côtés de ces déplacés et réfugiés est un "réel plaisir".
"Ce sont des gens qui viennent des amis de déplacés, de réfugiés. Ce qu’on retient de ce spectacle c’est que quand on se met tous au même rythme qui est très lent ici, le tempo, le rythme en commun créent la communauté et j’aime ici cette concentration cette générosité dans la méditation. C’est un spectacle qui nous fait calmer, nous, le public", a déclaré Dimitri Chamblas, Franco-Américain, le chorégraphe de ce spectacle.
Ce spectacle est en lien avec le thème de cette 13e édition de "Dialogue de corps": "Nos solitudes partagées".
"Pour nous, il est très important d’aller toucher, d’aller vers ces populations vulnérables et leur permettre d’accéder à l’art et à la culture. L’art permet de réparer les blessures et de rester debout. C'est de leur redonner espoir", a affirmé Salia Sanou, chorégraphe burkinabè, l’un des promoteurs.
En l’espace d’une soirée, ces déplacés et réfugiés ont oublié cette vie et leur quotidien précaire. Le pays compte au moins un million de déplacés à cause l’insécurité et des dizaines de milliers de réfugiés, la plupart des Maliens qui ont fui la guerre au nord Mali en 2012.