"Compte tenu de l'ampleur et de la gravité des violations des droits humains signalées et de la nécessité d'agir rapidement pour empêcher une nouvelle escalade, nous demandons au Conseil des droits de l'Homme d'ouvrir une enquête indépendante sur les violations (...) au Soudan", ont déclaré ces cinq experts dans un communiqué.
Une telle enquête doit être décidée par la majorité des 47 Etats membres du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, dont la prochaine session ouvre le 24 juin à Genève.
Les experts, parmi lesquels figurent les rapporteurs sur les exécutions extrajudiciaires, Agnès Callamard, et sur le droit de réunion pacifique et d'association, Clément Nyaletsossi Voule, ainsi que l'expert indépendant sur le Soudan, Aristide Nononsi, ont aussi appelé "le Conseil militaire de transition (CGT) à respecter et à protéger le droit à la liberté de réunion pacifique".
"Conformément aux instructions de l'Union africaine, le CGT doit remettre rapidement le pouvoir à une autorité civile. Cela évitera de précipiter davantage le Soudan dans un abîme en matière de droits humains", ont-ils assuré.
Après le renversement le 11 avril du président Omar el-Béchir par l'armée sous la pression de la rue, les manifestants avaient refusé de lever le camp réclamant désormais le transfert du pouvoir aux civils.
Des pourparlers entre les deux camps avaient été suspendus le 20 mai faute d'entente sur la composition d'une instance de transition censée diriger le pays pendant trois ans.
Le bras de fer entre les deux parties avait pris une tournure sanglante avec la violente dispersion du sit-in à Khartoum le 3 juin. La répression avait duré quatre jours. Selon des médecins proches de la contestation, 118 personnes sont mortes et plus de 500 ont été blessées, les autorités estiment à 61 le nombre de morts, dont 49 par des "tirs à balles réelles" à Khartoum.
Les deux parties viennent d'accepter de reprendre les discussions.