Ouvert mardi en présence de l'ancien président ghanéen Jerry Rawlings, un colloque rassemble durant trois jours dans la capitale burkinabè des centaines de scientifiques, d'universitaires et de militaires venus d'une dizaine de pays africains et européens pour échanger sur leurs expériences et dégager des "pistes" contre les attentats et la criminalité transfrontalière.
Notant les "insuffisances" chroniques des systèmes de défense et de sécurité des pays sahéliens, le colonel Denise Auguste Barry, directeur exécutif du Centre d'études stratégiques en défense et sécurité burkinabè, a proposé à l'ouverture du colloque "la mise en place d'un +plan Marshall+ ou d'un programme spécial d'endettement encadré pour permettre aux Etats de s'équiper de façon appropriée pour faire face aux défis sécuritaires".
Cet ancien ministre de la Sécurité du Burkina Faso a également appelé à "l'élaboration urgente d'une stratégie antiterroriste au niveau des Etats, elle-même intégrée dans une stratégie commune au niveau des communautés économiques régionales", alors que les pays du G5 Sahel peinent à mobiliser les 400 millions d'euros nécessaires pour la mise en place d'une force conjointe antiterroriste.
"Le Sahel et l'Afrique de l'Ouest en particulier se trouvent entre deux marges: le terrorisme et les trafiquants de drogue", a souligné le Pr Zakaria Ousmane Ramadane, un ancien fonctionnaire des Nations Unies spécialiste du développement, appelant à "formuler des stratégies innovantes".
"Nos Etats ont besoin d'outils d'analyse stratégique d'anticipation et de prévention des menaces", "le temps de l'improvisation est révolu", a insisté le colonel Auguste Barry.
Le Burkina Faso a été frappé mi-août par un attentat djihadiste contre un restaurant à Ouagadougou, qui a fait 19 morts et 21 blessés.
Le Burkina Faso, le Mali et le Niger sont régulièrement touchés par des attaques djihadistes.
Avec AFP