Il s'agit des camps d'Al-Hol et de Roj administrés par les forces kurdes qui hébergent "plus de 64.000 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants", a expliqué Fionnuala Ni Aolain par liaison vidéo devant la presse à Genève.
"Nous faisons part de nos préoccupations selon lesquelles le seuil des tortures, des traitements inhumains et dégradants d'après le droit international a pu avoir été atteint dans ces camps", a poursuivi la rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection des droits humains dans la lutte contre le terrorisme.
"La plupart" de ces personnes "sont extrêmement vulnérables. La situation de beaucoup d'entre elles est préoccupante concernant de nombreux droits humains, ce qui requiert de ces Etats d'agir de manière appropriée", a-t-elle martelé.
Mme Ni Aolain a dit qu'elle avait transmis ses exigences dans des courriers détaillés à chacun des pays concernés, parmi lesquels la France, la Belgique, la Suisse, l'Allemagne, les Etats-Unis, le Royaume-Uni le Canada, la Chine, l'Australie, l'Inde, le Pakistan, la Russie et la Turquie.
L'Irlandaise affirme qu'en juin 2020, plus de 80% des personnes vivant dans le camp d'Al Hol étaient des femmes et des enfants. Les étrangers présents sont des familles de jihadistes du groupe Etat Islamique.
Au moins 14 personnes ont été tuées depuis début 2021, dont trois par décapitation, dans le camp d'Al-Hol, a pour sa part affirmé Cheikhmous Ahmed, un responsable de l'Administration semi-autonome kurde chargé des déplacés, accusant "les cellules de l'EI dans le camp".
La plupart des pays ayant des ressortissants dans ces camps rechignent à les reprendre. Certains ont rapatrié un nombre limité d'enfants orphelins de jihadistes.