"L'arrestation de onze personnes est prévue" lors de l'opération, dont celle "de joueurs de football de première division à la retraite ou en activité, de joueurs en activité de deuxième division ainsi que du président et de cadres d'un club", a indiqué la police dans un communiqué.
L'opération étant en cours, les autorités n'indiquaient pas officiellement qui avait été interpellé ou qui devait encore l'être. Ces personnes sont accusées de corruption, blanchiment et appartenance à une bande organisée.
"L'enquête a permis de prouver que les personnes sous le coup de l'enquête avaient passé des accords avec des joueurs pour truquer au moins trois matches de première, deuxième et troisième divisions", a-t-elle ajouté.
La police n'a communiqué aucun nom mais selon des sources proches de l'enquête, Raul Bravo, ancien international de 38 ans qui a évolué au Real Madrid dans les années 2000, fait partie des personnes visées et serait considéré comme le chef de l'organisation.
Parmi les autres footballeurs ou ex-footballeurs visés, figurent toujours selon ces sources, Borja Fernandez, qui vient de finir sa carrière à Valladolid, Carlos Aranda, passé par plusieurs clubs de Liga, Samuel Saiz Alonso, joueur de Leeds en prêt cette saison à Getafe, et Inigo Lopez Montana, joueur du Deportivo La Corogne.
Plusieurs dirigeants du club de Huesca, 19e de la dernière Liga, dont le président Agustin Lasaosa sont également concernés, selon ces mêmes sources, pour avoir participé au trucage de matches lorsque le club aragonais, récemment relégué après une seule saison dans l'élite, était en deuxième division.
La Ligue de football professionnel espagnole (LaLiga) a confirmé dans un communiqué avoir déposé en 2018 une plainte pour corruption concernant un match ayant opposé en mai 2018 Huesca devant son public au "Nàstic", le Gimnastic de Tarragone qui avait gagné 1 à 0. Les grandes quantités d'argent parié sur cette rencontre avaient éveillé les soupçons.
Huesca avait alors déjà assuré sa montée en première division tandis que le "Nàstic" luttait pour son maintien en deuxième division.
Plusieurs rencontres du Real Valladolid, club promu en 2018 en première division et détenu depuis septembre par le Brésilien Ronaldo, seraient également soupçonnées de manipulation, selon les sources proches de l'enquête.
Selon la police, l'organisation sélectionnait des rencontres "de préférence en début ou en fin de championnat" et optait plutôt pour des paris combinés. Elle approchait en priorité les capitaines de l'équipe visée, et une fois le trucage accepté, payait les protagonistes -en liquide- en deux fois: avant le match, puis une fois le résultat obtenu.
- "En finir avec la corruption" -
"C'est très douloureux car cela affecte un club que j'aime", a déclaré au quotidien sportif Marca le président de LaLiga Javier Tebas, qui a été président de Huesca dans les années 1990. "Mais le plus important, ce qui prime, c'est d'en finir avec la corruption dans le football".
D'autres affaires de trucage de matches ont éclaté ces dernières années en Espagne, mais concernant plutôt des divisions inférieures.
L'an dernier, au moins une vingtaine de personnes avaient été arrêtées lors d'une opération contre une organisation soupçonnée d'avoir utilisé des footballeurs de troisième ou quatrième divisions pour provoquer des situations sur lesquelles des joueurs en Chine pariaient, comme des penalties ou des corners.
Et en 2017, cinq personnes liées au club d'Eldense, en 3e division, avaient été arrêtées, la police les soupçonnant d'avoir arrangé une rencontre perdue 12-0 face à la réserve du FC Barcelone.
Le tennis est aussi concerné. En janvier dernier, un réseau de trucage de matches, qui soudoyait des joueurs évoluant sur les circuits ITF Futures et Challenger, avait été démantelé en Espagne.