Les manifestants portaient les fameux gilets fluorescents en référence au mouvement français des "gilets jaunes" en fronde contre la politique fiscale et sociale du président français Emmanuel Macron depuis fin 2018.
"La France doit cesser de soutenir le rebelle Haftar en Libye", "la France fournit des armes aux rebelles pour le pétrole", pouvait-on lire en français sur des pancartes brandies par les manifestants.
Rassemblés sur la place d'Alger au coeur de la capitale, les manifestants ont appelé à rompre les relations diplomatiques avec les pays qui "appuient l'agression", en référence à l'offensive du maréchal Haftar.
Ils ont encore estimé que le soutien de pays à Haftar "peut être considéré comme une déclaration de guerre" à la Libye.
De violents combats opposent depuis le 4 avril en banlieue sud de Tripoli les forces du Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, à l'Armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée du maréchal Haftar, qui veut s'emparer de la capitale, siège du GNA.
Vendredi dernier, lors d'une manifestation contre l'attaque de Haftar, des slogans contre le gouvernement français avaient déjà fusé.
Considérée comme un des appuis du maréchal Khalifa Haftar, au même titre que l'Egypte ou les Emirats arabes unis, la France a cependant démenti avoir soutenu son offensive sur Tripoli.
Le 8 avril, une source diplomatique française avait indiqué que Paris n'avait aucun "plan caché" pour mettre au pouvoir Haftar, auquel elle "ne reconnaîtra aucune légitimité" s'il prenait le contrôle de Tripoli par les armes.
Mais les pro-GNA accusent Paris de bloquer notamment des résolutions condamnant l'offensive au Conseil de sécurité de l'ONU ou à l'Union européenne.
"Il y a des divergences dans la position européenne, en raison du différend entre la France et l'Italie (sur la Libye)", a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères du GNA, Mohamad Tahar Siala, alors que Rome affiche clairement son soutien au GNA.
Paris est accusée par Tripoli de relayer la rhétorique de l'ANL qui justifie son attaque par le fait qu'elle cherche à combattre les "terroristes" à Tripoli, selon une source gouvernementale à Tripoli qui a requis l'anonymat.