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HRW accuse des miliciens proches du pouvoir de tuer impunément au Burundi


Des Burundais installés aux États-Unis ou au Canada demandent une intervention politique au Burundi, à New York, le 26 avril 2016.
Des Burundais installés aux États-Unis ou au Canada demandent une intervention politique au Burundi, à New York, le 26 avril 2016.

Des membres des Imbonerakure, la ligue des jeunes du parti au pouvoir au Burundi, ont brutalement tué, torturé ou tabassé des dizaines de personnes dans tout le pays ces derniers mois, a dénoncé jeudi Human Rights Watch (HRW).

Les Imbonerakure, que l'ONU qualifie de miliciens, jouissent d'une impunité quasi-totale, le gouvernement rechignant à les sanctionner, accuse dans un rapport l'organisation de défense des droits de l'homme.

Les Imbonerakure ont déjà été accusés par le passé de se livrer à de telles exactions. Mais ils "sont devenus de plus en plus puissants dans certaines provinces ces derniers mois", assure HRW, qui souligne aussi leur proximité avec le redouté Service national de renseignement (SNR).

Ces trois derniers mois, des Imbonerakure ("ceux qui voient loin" en kirundi, la langue nationale), ont notamment battu à mort un garçon de 15 ans, éborgné au moins deux personnes, dont une qu'ils ont ensuite piétinée à mort, et en ont attaqué d'autres avec des couteaux ou des matraques.

"Les Burundais vivent dans la peur de la prochaine attaque. Ils ont peur de parler, de dénoncer les tueries, les tortures et les autres sévices", déplore Ida Sawyer, directrice pour l'Afrique centrale à HRW.

"Les tueurs et les tortionnaires qui commettent des violences aussi librement et les responsables burundais qui les soutiennent doivent savoir qu'il y aura des conséquences pour ces actions", ajoute-t-elle.

Le Burundi est plongé dans une grave crise depuis l'annonce en avril 2015 de la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat controversé et son élection en juillet de la même année.

Le gouvernement burundais s'est employé à museler toute voix critique, rappelle HRW et les violences ont fait plus de 500 morts et poussé plus de 300.000 personnes à quitter le pays.

HRW a depuis octobre 2016 mené des entretiens avec plus de 20 victimes, avec des défenseurs des droits de l'homme, et avec d'autres témoins des violences commises par les Imbonerakure.

Selon ces personnes, certains Imbonerakure sont plus puissants que la police, qui ferme les yeux sur leurs exactions.

Les miliciens ont établi des barrages dans plusieurs provinces du pays, où ils arrêtent des passants, les extorquent et parfois les battent, selon la même source.

Les victimes sont parfois accusées de soutenir l'opposition. Parfois, elles n'ont aucune idée de la raison pour laquelle elles ont été visées.

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