L'armée éthiopienne a vaincu les forces locales dans l'ouest de l'État du Tigré, a déclaré jeudi le Premier ministre Abiy Ahmed, accusant ses ennemis d'atrocités au cours d'une semaine de combats qui menace de déstabiliser la Corne de l'Afrique.
"La région occidentale du Tigray a été libérée", a tweeté Abiy, 44 ans, qui vient du plus grand groupe ethnique des Oromo et a combattu autrefois avec les Tigréens contre l'Érythrée voisine.
"L'armée fournit maintenant une aide et des services humanitaires. C'est aussi nourrir les gens", a-t-il ajouté.
Le premier ministre éthiopien accuse le TPLF d'avoir déclenché le conflit en attaquant une base militaire fédérale et en défiant son autorité, tandis que les Tigréens affirment que son règne de deux ans les a persécutés.
M. Abiy a déclaré que certains de ses soldats avaient été retrouvés morts dans la ville de Sheraro, sans en préciser le nombre.
Plus de 10 000 réfugiés éthiopiens sont entrés au Soudan depuis le début des combats et les agences humanitaires affirment que la situation au Tigré devient désastreuse.
"A ce jour, le nombre d'Ethiopiens ayant pénétré au Soudan monte à 11.000", affirme Alsir Khaled, directeur de l'agence soudanaise pour les réfugiés dans la ville frontalière de Kassala.
Mercredi, le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok a insisté sur "la nécessité d'arrêter les combats" en Ethiopie et de revenir à des négociations.
Addis Abeba mène depuis le 4 novembre une opération militaire d'envergure dans la région dissidente du Tigré.
Le Haut commissariat aux réfugiés s'attend à une vague de réfugiés car il estime que la guerre risque de s'intensifier. La directrice régionale du HCR, Clémentine Nkweta-Salami, insiste auprès des gouvernements des Etats voisins pour qu'ils laissent leurs frontières ouvertes "à ceux qui ont été contraints de quitter leurs habitations".
Le Premier ministre Ahmed a lancé cette opération contre les autorités du Tigré, qu'il a accusées d'avoir attaqué deux bases de l'armée fédérale sur leur territoire, ce qu'elles démentent.
L'Union africaine réclamé mardi la fin des hostilités. Le Front de libération des peuples du Tigré accuse Abiy Ahmed de l’avoir écarté du pouvoir depuis qu'il est devenu Premier ministre en 2018.