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Des milliers de Maliens dans la rue pour défendre leur patrie


Un homme avec le drapeau national malien se joint à une manifestation de masse à Bamako, le 14 janvier 2022, pour protester contre les sanctions imposées au Mali et à la junte par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). - (Pho
Un homme avec le drapeau national malien se joint à une manifestation de masse à Bamako, le 14 janvier 2022, pour protester contre les sanctions imposées au Mali et à la junte par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). - (Pho

Les Maliens sont sortis massivement ce vendredi à Bamako et dans d’autres villes du pays, répondant à l'appel de la junte à manifester contre les sanctions ouest-africaines et les pressions internationales qui ne faiblissent pas.

À Bamako, des milliers de Maliens parés se sont massés sur la place de l'Indépendance.

Grosse affluence aussi sur la place Sankoré et devant la mosquée à Tombouctou, dans les rues de Kadiolo, frontalière de la Côte d’Ivoire et à Bougouni dans le sud du pays.

Les manifestants ont confié à l’AFP qu’ils sont descendus dans la rue pour défendre leur patrie.

Au même moment, le chef de la junte et président de transition, le colonel Assimi Goïta, a validé un "plan de riposte" gouvernemental aux sanctions ouest-africaines, ont indiqué ses services sur Facebook.

Ils soulignent que ”l’objectif dudit plan n’est pas d’être dans une posture de bras de fer" avec les organisations ouest-africaines, et le Mali reste "ouvert au dialogue”.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a dit jeudi travailler avec la Cédéao et l'Union africaine pour créer les conditions d'un retour de la junte à une position "raisonnable et acceptable”, tout en réclamant du gouvernement malien un calendrier électoral “acceptable”.

Il rappelle que la Cédéao pourrait alors lever graduellement les sanctions. La junte a demandé jusqu'à cinq années supplémentaires pour organiser des élections incontestables.

Elle s'est dite incapable actuellement d'appeler les Maliens aux urnes en invoquant l'insécurité persistante sur un territoire dont les deux tiers échappent au contrôle des autorités. Elle réclame le temps de mener à bien des réformes essentielles selon elle et d'organiser des élections incontestables.

Le Mali, déjà plongé dans une grave crise sécuritaire et politique depuis le déclenchement d'insurrections indépendantiste et jihadiste en 2012, fait face depuis dimanche à de lourdes sanctions de la Cédéao. Celles-ci punissent le projet des militaires de continuer à gouverner pendant plusieurs années, et l'engagement révoqué d'organiser en février 2022 des élections qui auraient ramené les civils à la tête du pays.

Des partenaires du Mali aussi importants que la France et les Etats-Unis ont apporté leur soutien aux sanctions ouest-africaines. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a indiqué jeudi que l'UE allait prendre des dispositions "dans la même ligne" que la Cédéao.

La fermeture des frontières de la Cédéao, l'embargo sur les échanges commerciaux (hors produits de première nécessité) et sur les transactions financières ainsi que le gel des avoirs maliens dans les banques ouest-africaines menacent dangereusement l'économie d'un pays parmi les plus pauvres du monde, éprouvé par les violences et la pandémie, enclavé et fortement tributaire des ports ouest-africains du Sénégal et de Côte d'Ivoire.

Des compagnies ouest-africaines ainsi qu'Air France ont suspendu leurs vols vers Bamako. Le pays risque l'asphyxie faute de liquidités. Le Mali n'a pas pu réaliser une opération sur le marché financier régional mercredi. Il est "coupé du reste du monde", dit Kako Nubukpo, commissaire pour l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa).

Les sanctions ont suscité un concert de réprobations au Mali. La Cédéao est accusée d'être l'instrument de puissances étrangères et un club dépassé de dirigeants coupés des populations.

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