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Des victimes de Boko Haram obligées de se prostituer pour subvenir aux besoins de leurs enfants


Un soldat devant dans le camp de Bakkasi pour les déplacés internes après une manifestation contre les rations de nourriture trop petites, à Maiduguri, dans l'État de Borno, Nigeria, le 29 août 2016.
Un soldat devant dans le camp de Bakkasi pour les déplacés internes après une manifestation contre les rations de nourriture trop petites, à Maiduguri, dans l'État de Borno, Nigeria, le 29 août 2016.

À cause du manque de nourriture et de produits de première nécessité, les Nigérianes réfugiées fuyant les violences de Boko Haram se retrouvent à vendre leurs corps pour donner de la nourriture à leurs enfants dans les camps de déplacés internes.

Fatiguée de regarder ses cinq enfants affamés dans un camp pour les réfugiés fuyant Boko Haram dans le nord du Nigeria, Amina Ali Pulka a décidé de lier d'amitié avec un jeune homme qui travaillait dans la cuisine.

Désespérée de l'absence d'aide distribuée au camp de Bakassi dans la ville de Maiduguri, la jeune femme de 30 ans a des relations sexuelles avec l'homme en échange de nourriture supplémentaire pour ses enfants.

"Je l'ai fait parce que je n'avais personne pour me nourrir ou me vêtir", a confié Amina à la Fondation Thomson Reuters par téléphone, ajoutant que l'homme, qui, comme elle, est un déplacé fuyant la violence de Boko Haram, lui a également donné de l'argent qu'elle a utilisé pour acheter du savon et des produits de première nécessité.

Amina, comme les nombreuses femmes des camps de déplacés du nord du Nigeria, échange des rapports sexuels contre de la nourriture, du savon et d'argent.

Les agences humanitaires ont dénoncé le manque de nourriture, la malnutrition et la diminution des réserves alimentaires pour les personnes déplacées dans l'Etat de Borno.

"Parfois, la nourriture n'est pas suffisante et c'est pour cela que les femmes ont recours à la prostitution pour de la nourriture et de l'argent", confie Hassana Pindar de l'International Medical Corps (IMC), qui gère des centres de soutien pour les femmes dans les camps.

La violence de Boko Haram a entraîné une famine sévère qui touche plus de 65.000 personnes dans le nord-est, sachant que plus de la moitié sont des enfants de moins de 5 ans, sous-alimentés, dans certaines régions de l'Etat de Borno.

Le groupe islamiste a tué environ 15.000 personnes, forçant le déplacement de plus de 2 millions d'habitants au Nigeria.

Une offensive militaire a déplacé Boko Haram dans le nord du Nigeria, mais les membres du groupe continuent à commettre des attentats-suicides et des raids dans cette région, ainsi que dans les pays frontaliers comme le Cameroun, le Niger et le Tchad.

Des relations sexuelles pour de la nourriture

Près de 90% des personnes déracinées par Boko Haram dans le nord du Nigeria n'ont pas assez à manger, selon un sondage publié par NOI Polls, qui a constaté que de nombreuses femmes obtiennent de la nourriture et la liberté de se déplacer à l'intérieur et en dehors des camps en négociant avec des relations sexuelles.

Selon le sondage, deux tiers des cas sont perpétrés par des membres officiels des camps de déplacés.

Des centaines de personnes déplacées ont organisé une manifestation le mois dernier à Maiduguri, accusant les fonctionnaires de l'Etat d'avoir volé des rations alimentaires.

Parmi ces femmes prostituées, de nombreuses jeunes filles dans le camp de Bakassi dorment avec des hommes en échange de nourriture, explique la bénévole Fatima Alhaji.

Avec Reuters

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