Le Burkina Faso vit une crise humanitaire, l’une des plus graves de son histoire. A cause de l’insécurité, le terrorisme, principalement dans le Nord, le Sahel et l’Est, des populations sont obligées de fuir leurs localités.
Depuis la tuerie de Yirgou dans le Centre-Nord, le jour de l’an, 62 morts, selon le gouvernement et au moins 210 d’après la société civile, le nombre de déplacés internes ne fait que grimper. De 82.000 en janvier, ce nombre est passé à 192.000 en juin, selon le Conseil National de Secours d'Urgence et de Réhabilitation (CONASUR).
A ce jour, ce nombre est en forte croissance. On compte 237.769 déplacés internes enregistrés à la date du 31 juillet, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA). Des acteurs de la société civile veulent venir en aide à ces personnes.
"Il y a urgence sur les questions de santé, d’abris pour se protéger des intempéries, d’accès à l’eau potable. Il faut un suivi moral et psychologique parce que ce sont des personnes qui ont vu des morts", a dit Luc Damiba, président de l’association Semfilms, l’une des associations porteuses du projet.
Tout le monde peut adhérer à la campagne. "Que tu sois opérateur économique, simple citoyen lambda, ou une entreprise, tu peux aider. La sécurité de ces populations, la logistique, on se dit qu’on peut aussi lancer cet élan de solidarité avec toute la population", a indiqué Abdoulaye Diallo, coordonnateur du Centre national de presse Norbert Zongo.
Ce collectif d’associations et d’organisations de la société civile veut aussi impliquer le gouvernement dans cette action humanitaire.
"Nous avons interpellé un certain nombre de ministères sur la coordination de l’action humanitaire qui se fait sur le terrain afin de mieux coordonner l’action du gouvernement", fait savoir Lidia Zanga, secrétaire exécutive de la Convention des Organisations de la société civile pour l'Observation Domestique des Elections (CODEL).
La campagne "Faisons un geste" va durer trois mois et l’aide, que ce soit des Burkinabè de l’intérieur ou de la diaspora, est attendue.