Dimanche, un groupe de 33 Ivoiriens et un autre de 20 Soudanais venant de Libye par voie terrestre ont été arrêtés par des unités militaires dans la zone frontalière de Médenine (sud) et refoulé vers le territoire libyen, selon le ministère de la Défense.
Ces unités leur ont demandé d'entrer par les postes frontaliers officiels, a précisé le ministère dans un communiqué.
Dans une vidéo partagée depuis dimanche sur les réseaux sociaux, des migrants, dont des femmes et des enfants, se plaignent d'être "rejetés" dans le désert sans nourriture et sans eau par les autorités tunisiennes.
Selon le témoignage de l'un de ces migrants, ils sont tous Ivoiriens. "On ne sait pas quoi faire (...), on a besoin d'aide", a-t-il déploré. L'AFP n'a pas pu vérifier cette vidéo, qui a été reprise par une ONG, le Forum tunisien des droits économiques (FTDES).
Dans un communiqué conjoint, des ONG tunisiennes ont dénoncé une "violation des droits des migrants", évoquant le refoulement de 36 Ivoiriens et non 33, parmi lesquels 11 femmes, dont une enceinte, et trois bébés, "délaissés dans des conditions climatiques dures".
Ces ONG, incluant la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l'Homme (LTDH) et le FTDES, ont appelé dimanche les autorités tunisiennes à "permettre à ces migrants d'entrer d'urgence sur le territoire tunisien pour qu'ils soient pris en charge par des organisations humanitaires".
Selon un rapport du FTDES publié en juillet, le nombre de migrants arrivés en Tunisie via la frontière terrestre, essentiellement des Subsahariens arrivant de Libye, a plus que doublé au premier semestre 2019.
Au total, 1.008 candidats à l'exil sont entrés illégalement en Tunisie par les frontières terrestres de janvier à juin, contre 417 sur la même période l'an passé.
"L'objectif de la majorité d'entre eux est de partir vers l'Europe par la mer, tandis que certains ont quitté la Libye pour fuir la situation sécuritaire", ont indiqué les auteurs de ce rapport.