"Le Conseil des droits de l'homme des Nations unies devrait d'urgence établir une commission d'enquête sur la situation dans la région centrale du Kasaï", écrivent dans un communiqué plus de deux cents organisations, dont Human Rights Watch (HRW) et la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH).
"Les violences dans la région du Kasaï ont causé d'immenses souffrances, les autorités congolaises se montrant incapables ou peu désireuses d'arrêter le carnage ou de faire en sorte que les responsables des abus rendent des comptes", ajoute le document.
"Une enquête internationale indépendante est nécessaire pour documenter les abus, identifier les responsables et aider à garantir la justice pour les victimes".
L'ONG congolaise la Voix des sans voix (VSV) et le mouvement Lutte pour le changement (Lucha) sont cosignataires de ce communiqué publié avant l'ouverture le 6 juin à Genève de la 35e session du Conseil des droits de l'Homme.
"On ne peut rien attendre des enquêtes nationales", a déclaré à l'AFP Rostin Manketa, directeur exécutif de la VSV.
Depuis septembre 2016, la région du Kasaï est secouée par la rébellion de Kamwina Nsapu, chef traditionnel tué en août lors d'une opération militaire après s'être révolté contre les autorités de Kinshasa.
Selon l'ONU, ces violences ont fait plus de 400 morts et causé le déplacement de 1,3 million de personnes. Un député d'opposition de la région a évalué le bilan à plus de 3.000 morts. Mi-mai, l'armée congolaise a déclaré que plus de 500 miliciens, soldats et policiers avaient été tués dans les combats depuis fin mars dans le Kasaï.
Le président congolais Joseph Kabila séjourne au Kasaï depuis mardi, sa première visite officielle dans la région, huit mois après l'éclatement des violences.
Lundi, l'Union européenne (UE) avait déclaré que la "crise dans le Kasaï a atteint une ampleur exceptionnelle sur le plan à la fois sécuritaire, humanitaire et des droits de l'homme" et décidé d'infliger des sanctions à huit responsables de l'appareil sécuritaire congolais et à un ex-chef rebelle pour de "graves violations des droits de l'homme" notamment au Kasaï.
Avec AFP