Principal élément de cette campagne lancée dans les derniers mois de l'administration Obama: une pétition en ligne sur pardonsnowden.org, déjà paraphée par de grands avocats et des personnalités américaines comme l'écrivain Joyce Carol Oates ou l'acteur Martin Sheen.
Les organisateurs comptent sur le fait que "le président réfléchit à sa marque dans l'histoire" et peut "prendre des décisions difficiles".
Les chances d'un pardon paraissent néanmoins faibles pour Snowden, ancien consultant de la très secrète agence de renseignements NSA, qui dévoila à des journalistes en 2013 l'ampleur du réseau de surveillance électronique américain mis en place après les attentats du 11 septembre 2001.
Snowden devrait rentrer aux Etats-Unis pour y être jugé par ses pairs et non pas se cacher derrière un régime autoritaire."--Lisa Monaco, conseillère du président Obama
Il risque 30 ans de prison aux Etats-Unis pour espionnage.
En juillet, la Maison Blanche avait opposé une fin de non recevoir à une première pétition rassemblant plus de 160.000 signatures.
Mais le directeur exécutif de l'ACLU Anthony Romero s'est dit mercredi convaincu que cette position "peut changer avec la réaction du public" et une signature massive de la pétition.
L'ACLU s'est d'ailleurs offert une pleine page de publicité dans le Washington Post mercredi pour appeler au pardon d'Edward Snowden, avec notamment un grand portrait du jeune homme qui tient contre son visage ce qui semble être un drapeau américain.
"Edward Snowden s'est battu pour notre liberté. Il est temps qu'il puisse bénéficier de la sienne", dit le slogan de l'ACLU.
Les arguments des défenseurs de Snowden sont simples: même s'il reconnaît avoir enfreint la loi en diffusant des secrets d'Etat, ses révélations ont été bénéfiques, entraînant l'amendement de lois anti-constitutionnelles et une meilleure protection de la vie privée des utilisateurs d'internet dans de nombreux pays.
Le lancement de cette campagne coïncide avec la sortie sur les écrans du film "Snowden" d'Oliver Stone. Le réalisateur américain plaide aussi pour son pardon.
Edward Snowden, 33 ans, a répété mercredi lors d'une vidéoconférence qu'il regrettait de ne pouvoir bénéficier aux Etats-Unis d'un procès juste et équitable.
La loi sur l'espionnage (Espionage Act) "ne permet pas la défense d'un lanceur d'alerte. Elle ne fait pas de distinction entre ceux qui donnent des informations gratuitement à des journalistes et des espions qui les vendent à des gouvernements étrangers", a-t-il déploré.
"Il y a des lois qui disent certaines choses mais c'est peut-être la raison pour laquelle il existe le pardon --pour les exceptions, pour les choses qui semblent illégales à la lecture mais qui, si on les regarde d'un point de vue moral, éthique (...) apparaissent comme nécessaires, vitales", avait-il aussi plaidé dans une vidéo diffusée mardi par le quotidien britannique The Guardian.
Avec AFP