Les manifestants, des membres des unités de la police mobile (MOPOL), qui s'occupent notamment des contrôles aux checkpoints et patrouillent avec l'armée, réclament jusqu'à six mois de salaires non payés et de meilleures conditions de logement.
Ils ont bloqué la principale route aux abords du quartier général de la police à Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno (Nord-est), en scandant des slogans tels que "Payez-nous nos indemnités ou il n'y aura pas de paix".
Ils ont également utilisé des gaz lacrymogènes et tiré des coups de feu en l'air.
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D'autres policiers ont été envoyés pour empêcher les journalistes de couvrir la manifestation mais les protestataires sont intervenus pour les repousser, ce qui a entraîné des échauffourées.
L'un des manifestants a précisé à l'AFP que la dernière fois qu'il avait été payé, il n'a touché que23.000 nairas (64 dollars, 55 euros), soit seulement 5.000 nairas de plus que le salaire minimum national.
Une "grande partie" du salaire avait été soustraite sans aucune explication, a-t-il ajouté. Les policiers n'ont pas pu donner de l'argent à leur famille pour la nourriture ou l'école.
"Comment peut-on attendre de nous que nous maintenions la sécurité quand nous sommes affamés et frustrés, quand nous n'avons pas vu nos familles depuis des mois et ne pouvons pas assumer nos responsabilités de base de maris et de pères ?", a lancé ce manifestant. "Notre patience est à bout".
Des policiers n'ont pas été payés depuis six mois, la fourniture de nourriture a été arrêtée et certains ont été contraints de dormir en plein air à cause de l'absence de logement, a indiqué un autre manifestant.
Les responsables de la police n'ont pas réagi dans l'immédiat.
Le non paiement des salaires n'est pas inhabituel au Nigeria, en particulier ces dernières années, le pays ayant glissé vers la récession après l'effondrement du prix mondial du pétrole depuis mi-2014.
Ces derniers mois, des personnels universitaires, des travailleurs des secteurs du pétrole et du gaz, ainsi que des médecins hospitaliers ont fait grève pour obtenir le paiement d'arriérés qui remontaient jusqu'à 2009.
Avec AFP