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Des réseaux sociaux braqués contre les autorités à Brazzaville


Les logos de Twitter et Facebook.
Les logos de Twitter et Facebook.

Au Congo-Brazzaville, les opposants, mais surtout de simples citoyens, publient des informations plus ou moins fausses sur la vie des autorités qu’ils traitent avec beaucoup de liberté de "corrompus". Ces informations distillées sur les réseaux sociaux sont souvent prises avec beaucoup de sérieux.

Il ne se passe pas un jour sans que les Congolais ne découvrent un grand déballage sur la vie d’un dignitaire du pouvoir ou de l’opposition et de leurs familles. Affaire de corruption, de comptes offshores ou les scènes de dispute dans les réunions officielles de ménages dans les cours des autorités, etc. tout est rapporté. Aucun dirigeant n’est à l’abri de ce qui devient de plus en plus à prendre au sérieux.

Reportage de Ngouela Ngoussou, correspondant à Brazzaville pour VOA Afrique
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Destin Eloi Sikoula, responsable de "Unis pour le Congo", le parti de l’opposant Paulin Makaya, trouve plutôt qu’il faudrait inventer les réseaux sociaux s’ils n’existaient pas.

"Les populations pensent que c’est là qu’il faut s’exprimer librement, ils sont obligés de le faire par les réseaux sociaux. Les gens ont en marre. Il faut laisser les réseaux sociaux. Est-ce que ce qui se dit sur les réseaux sociaux est faux ?", s’interroge-t-il avec ironie.

Pour Laurianne Mpouki, une usagère des réseaux sociaux, mais aussi coordonnatrice d’une plateforme de sites internet, il y a trop d’abus sur internet.

Laurianne Mpouki, usagère des réseaux sociaux, à Brazzaville, le 24 avril 2018. (VOA/Ngouela Ngoussou)
Laurianne Mpouki, usagère des réseaux sociaux, à Brazzaville, le 24 avril 2018. (VOA/Ngouela Ngoussou)

​"C’est juste une volonté de nuire. Les gestionnaires de ces pages n’ont rien d’autre à faire qu’à rechercher du buzz en transformant les vérités en de faussetés pour salir les gens", dénonce-t-elle.

Idriss Bossoto est un enseignant de nouvelles technologies à l’université Marien Ngouabi de Brazzaville. Il a retenu une publication émouvante sur les réseaux sociaux.

"Nous avons constaté une montée en puissance des fake news pour déstabiliser les politiques et les populations", explique-t-il.

Idriss Bossoto, enseignant de nouvelles technologies à l'université Marien Ngouabi, à Brazzaville, le 24 avril 2018. (VOA/Ngouela Ngoussou)
Idriss Bossoto, enseignant de nouvelles technologies à l'université Marien Ngouabi, à Brazzaville, le 24 avril 2018. (VOA/Ngouela Ngoussou)

Il poursuit : "c’est le cas du fichier audio attribué à un certain caporal chef Masson qui a circulé sur les réseaux, parlant d’une intervention militaire à Brazzaville.

Cela a mis toute la ville en psychose pendant près d’un mois. Tous les Congolais étaient affectés. Raison pour laquelle nous ne cessons de sensibiliser depuis plus de dix ans sur les dangers des réseaux sociaux", indique-t-il.

Mais qu’est-ce qui peut bien justifier un tel accaparement presque agressif des Congolais sur les réseaux sociaux ? Alphonse Ndongo, un journaliste sur les réseaux sociaux tente une explication.

Alphonse Ndongo, journaliste sur les réseaux sociaux, à Brazzaville, le 24 avril 2018. (VOA/Ngouela Ngoussou)
Alphonse Ndongo, journaliste sur les réseaux sociaux, à Brazzaville, le 24 avril 2018. (VOA/Ngouela Ngoussou)

"Lorsque ceux qui sont censés donner la vraie information gesticulent pour le faire, évidemment ça donne court à pondre des fake news. Il y en a qui estiment que pour mettre les autres en difficulté politiquement, il faut inventer les informations ou carrément les grossir", explique-t-il, soulignant cependant qu’il y a toujours une bonne part de vérité dans ces posts sur les réseaux sociaux.

Depuis un moment, la plupart des membres du gouvernement se dotent des comptes Facebook ou Tweeter pour essayer de répondre à toutes ces attaques.

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