Les "2.167 réfugiés ont opposé une résistance à se faire identifier malgré plusieurs missions de sensibilisation menés conjointement par la Commission nationale des réfugiés (CNR) et le HCR entre le 24 et le 27 novembre sur place à Kamanyola", a déclaré à l'AFP Augustin Bulimuntu, responsable de la CNR à Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu.
Cette attitude est contraire aux dispositions légales sur le statut des réfugiés en RDC, a estimé M. Bulimuntu. "L'enregistrement biométrique se fait au moyen de l'empreinte digitale et de l'iris de l'oeil", a-t-il expliqué.
"Nous avons refusé l'enregistrement biométrique car notre foi nous l'interdit", a affirmé à l'AFP le porte-parole de ces réfugiés, Dionise Nyandwi.
La majorité d'entre eux sont des adeptes de la prophétesse Zebiya, qui assure avoir eu des visions de la Vierge dans le nord du Burundi.
Ils se sont réfugiés dans la ville congolaise de Kamanyola, frontalière du Burundi, en 2015, avec leur prophétesse, après que la police burundaise a tiré sur eux à Businde (nord du Burundi).
Mi-septembre, au moins 36 Burundais avaient été tués par l'armée congolaise à Kamanyola alors qu'ils manifestaient, selon un décompte de la Mission de l'ONU en RDC (Monusco).
Kinshasa avait de son côté fait état d'un lieutenant de l'armée tué ainsi qu'une vingtaine de membres d'un "groupe armé" étranger lors de ces heurts.
D'après des témoignages recueillis par l'AFP en septembre, ces Burundais affirment pour la plupart être victimes de "persécution religieuse" du gouvernement du Burundi, en tant qu'adeptes de la prophétesse Zebiya.
En 2013, près de 200 adeptes de ce groupe religieux avaient été condamnés par la justice burundaise à des peines allant jusqu'à cinq ans de prison pour "désobéissance civile".
Avec AFP