Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Des soutiens aux rebelles tchadiens arrêtés au Niger demandent l'intervention de Paris


Une affiche d’annonce d’une conférence de presse de Me Bernard Schmid, avocat au barreau de Paris, Abakar Assileck, activiste, Brahim Oumar, universitaire sur les rebelles, arrêtés le 4 octobre au Niger, prévue à Saint-Denis, Paris, 17 novembre. (Twitter/
Une affiche d’annonce d’une conférence de presse de Me Bernard Schmid, avocat au barreau de Paris, Abakar Assileck, activiste, Brahim Oumar, universitaire sur les rebelles, arrêtés le 4 octobre au Niger, prévue à Saint-Denis, Paris, 17 novembre. (Twitter/

Des soutiens aux trois rebelles tchadiens arrêtés en octobre au Niger vont demander l'intervention de la France face aux risques d'une extradition vers le Tchad, où ces opposants risquent selon eux la mort, ont-ils annoncé samedi à Paris.

Une lettre officielle sera envoyée "dans les prochains jours" au ministère français des Affaires étrangères afin qu'il "accorde une protection diplomatique" à ces rebelles, a indiqué à l'AFP Bernard Schmid, avocat spécialisé dans le droit d'asile qui tenait une conférence de presse en présence de militants des Patriotes de la Diaspora Tchadienne de France, opposants au régime tchadien.

Me Schmid a affirmé que deux des trois rebelles, arrêtés le 4 octobre au Niger, ont le statut de réfugiés en France. Il s'agit de Mahamat Hassan Boulmaye, président du Conseil de commandement militaire pour le salut de la république (CCMSR), ainsi qu'Abderrahman Issa, membre du CCMSR.

Un troisième, Ahamat Yacoub Adam, porte-parole du Conseil, a obtenu un statut de réfugié en Egypte, selon l'avocat.

Me Schmid souligne que les "risques sont plus que réels" que le Niger accède à la demande d'extradition du voisin tchadien. N'Djamena accuse ces opposants de "terrorisme", un crime puni de mort dans le pays. Dix présumés membres du groupe islamiste Boko Haram ont été exécutés en 2015, au lendemain de leur condamnation.

Engagés conjointement dans la lutte contre Boko Haram autour du lac Tchad, N'Djamena et Niamey entretiennent de bonnes relations et sont liés par une forte coopération judiciaire.

"Ils n'ont rien de jihadistes. Nous parlons bien d'opposants politiques qui réclament le départ d'un régime au pouvoir depuis 1990 avec des élections truquées", a assuré Me Schmid.

"Nous ne pouvons courir le risque qu'ils finissent comme Ibni Oumar Mahamat Saleh", a-t-il ajouté en référence à l'ancien chef de l'opposition tchadienne, enlevé chez lui par des militaires en février 2008 et considéré depuis comme mort.

Arrestations et disparitions d'opposants restent fréquentes au Tchad, tenu d'une main de fer par Idriss Deby. Ce précieux allié de la France dans la lutte contre les jihadistes a jusqu'à présent toujours déjoué complots et attaques de la rébellion qui le considère comme un dictateur.

"La France devrait accorder une protection consulaire afin d'aider les opposants dans le cas d'un procès d'extradition au Niger", a insisté Me Schmid.

"Le Niger ne doit pas faire passer le respect des droits de l'Homme au second plan par rapport à l'aide qu'il apporte au Tchad dans la lutte contre Boko Haram", a-t-il estimé, demandant "le respect des normes internationales qui stipulent qu'il n'y ait pas d'extradition en cas de risque avéré à l'intégrité physique".

Avec AFP

XS
SM
MD
LG