Des citoyens tchadiens n’ont pas oublié et rappellent les nombreuses promesses jamais tenues, notamment celle de porter l’accès à l’eau potable de 53% à 83% au moins et de rendre l’énergie disponible et abordable au peuple tchadien.
Pour Caman Bédaou Oumar, l’eau et l’énergie demeurent un problème crucial. "Le coût de l’eau a été multiplié par 6 au moins. Il y a des consommateurs qui vont résilier leur contrat", a déclaré Caman Bédaou Oumar.
Selon le directeur général technique de l’hydraulique et de l’assainissement au ministère de tutelle, Tahir Abdelaziz Awam, il y a eu beaucoup d’améliorations pour l’accès à l’eau potable.
"A ce jour, le Tchad est autour de 63 à 64% et peut même dépasser dans les mois à venir parce que depuis 2015 beaucoup des projets sont arrêtés faute de financement", explique-t-il.
Il dit ne pas être à mesure de donner une réponse exacte en ce qui concerne l’augmentation du mètre cube d’eau.
Pour Freeman Sandjimbeye, chargé de communication de l’Association des femmes dynamiques pour le développement socio-sanitaire, la promesse du chef de l’Etat est encore bien loin du vécu réel des populations.
"Si vous prenez le 7e arrondissement qui est le plus grand arrondissement de N’Djamena avec 10 quartiers, beaucoup utilisent et consomment l’eau des forages. Ça veut dire que le président Deby a échoué dans sa promesse", a-t-il déploré.
Mahamat Zene Bada, secrétaire-général du parti au pouvoir, affirme que cette question de l’eau potable restera encore au centre du prochain quinquennat parce qu’il faut des moyens colossaux pour y parvenir.
Opportune Aymadji, députée et porte-porte de la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale, fait le même constat et propose une alternative.
"Je crois que le problème est resté intacte à mon avis et que dans les jours à venir il faut se tourner vers les énergies renouvelables qui peuvent donner de l’eau et de l’électricité en même temps et qui peuvent être plus accessibles aussi aux populations. Parce que nous avons du soleil, 12 mois sur 12 et nous en avons même de trop", souligne-t-elle.