Le ministre et sa délégation partis, les insurgés ont maintenu leur présence à Bouaké, ville dont ils ont pris le contrôle.
M. Donwahi y était venu le matin pour des pourparlers. Il a même annoncé qu’une entente venait d’être trouvée au bout de quelques heures de négociation.
Mais mécontents de ce premier compromis et de la promesse du président Alassane Ouattara faite juste après l'annonce de l'entente, les mutins ont retenu le ministre de la Défense ainsi que sa délégation, les empêchant de quitter la salle.
-nouvelles négociations-
De nouvelles négociations se sont engagées, sous des tirs nourris.
Les mutins ont rejeté la promesse d’être payés vendredi prochain.
Entre-temps, le président Alassane Ouattara a fait une déclaration télévisée, promettant de prendre en compte les revendications des militaires.
Le Chef de l’Etat ivoirien a dénoncé "cette manière de revendiquer" qui selon lui "n'honore pas la Côte d'Ivoire après tous les efforts de développement économique et diplomatique".
M. Ouattara a invité les soldats mutins à regagner leurs différentes casernes pour permettre l'exécution des décisions prises dans le calme.
A Abidjan, les mutins ont levé toutes les barrières et libéré les différents corridors qu'ils occupaient après le discours du président.
-De retour de Ghana-
Malgré la mutinerie, le président Alassane s’est rendu le matin à Accra au Ghana où il a pris part à la cérémonie d'investiture de son homologue ghanéen nouvellement élu, Akufo Addo.
Une courte visite car il est revenu en début d’après-midi.
A son retour, les mutins occupaient le ministère de la Défense à Abidjan.
Pendant ce temps, le ministre de la Défense, Alain Richard Donwahi, venait d’engager des pourparlers avec les mutins, mais à Bouaké où il s’était rendu dans la matinée accompagné du Colonel Issiaka Ouattara dit Wattao.
-La mutinerie gagne Abidjan et l'Ouest ivoirien-
Toutes les grandes villes de l’ouest de la Côte d'ivoire : Ouba, Touleuple, Danane ... ont été, samedi matin, touchées par la fièvre des manifestations des militaires.
Des tirs à l’arme lourde ont été entendus depuis le levé du jour au niveau du camp d'Akouedo, à Abidjan. Les mutins ont barré toutes les voies et sont en train d'avancer leur position.
La voie qui mène à l'état-Major au plateau le quartier des affaires a été bouclée, les militaires empêchaient toute circulation.
La grogne a même gagne la ville de Man dans l'ouest ivoirien, zone qui a payé le plus lourd de la décennie de crise militaro-politique en Côte d'Ivoire.
Selon un habitant de man joint au téléphone, certains militaires sillonnaient la ville à bord des pickups militaires, encagoulés, demandant à la population de rentrer chez elle.
"Ils sont dans les pick-up mais pour l'instant ils ne s'en prennent pas à la population", a indiquee une habitante joint par téléphone.
Pendant ce temps, le président de la République ivoirienne Alassane Ouattara a quitté Abidjan samedi pour Accra (Ghana) pour prendre part à la cérémonie d'investiture du nouveau président élu du Ghana.
Reportage de Narita Namasté à Abidjan