Bruno Tshibala, porte-parole d’Etienne Tshisekedi et secrétaire général adjoint de l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps) a indiqué, dans une interview avec VOA Afrique, que le but des pourparlers est de tenter d'adopter une position commune exigeant la tenue de la présidentielle avant le terme du mandat du président de la République démocratique du Congo Joseph Kabila.
Selon lui, l'ouverture officielle du "conclave" prévue dans la matinée a été reportée à 17H00 (15H00 GMT).
Certains délégués venus de Kinshasa ne sont arrivés que tôt mercredi et "l'UDPS a estimé utile qu'il y ait une mise à jour du travail préparatoire", a expliqué un membre des délégations.
M. Tshisekedi devait en outre rencontrer dans l'après-midi l'envoyé spécial des Etats-Unis pour la région des Grands Lacs Thomas Perriello, a indiqué à la presse un porte-parole de l'UDPS, Augustin Kubuya.
La réunion, qui doit s'achever jeudi par l'adoption d'une déclaration commune, se tient dans un hôtel cinq étoiles de Genval, à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Bruxelles.
L'ancien gouverneur de l'ex-Katanga Moïse Katumbi, 51 ans, candidat déclaré à la présidentielle censée se tenir en novembre, mais devenue improbable, devait également s'y rendre, selon un de ses conseillers.
Ex-allié de poids du président Kabila, M. Katumbi est inculpé d'atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l'Etat. Fin mai, il a quitté la RDC pour l'Afrique du Sud, officiellement, pour s'y faire soigner. Il a ensuite rejoint Londres, d'après un de ses avocats.
Le Mouvement de libération du Congo (MLC) de l'ex-vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, en attente du verdict de la Cour pénale internationale (CPI) pour les meurtres et viols commis par sa milice en Centrafrique en 2002 et 2003, n'est en revanche pas représenté.
L'Union pour la nation congolaise (UNC), la troisième grande force de l'opposition à l'Assemblée nationale (derrière l'UDPS et le MLC), a décidé de bouder la réunion, mais son secrétaire-général Jean-Bertrand Ewanga y participe. "A titre personnel", a précisé un porte-parole du parti.
'Mettre un terme à la dictature'
Malgré ces absents, "le conclave marque la volonté d'un large rassemblement autour du doyen de l'opposition Etienne Tshisekedi", a déclaré à l'AFP l'ancien ministre Olivier Kamitatu, porte-parole du G7, groupe de sept partis passés à l'opposition en septembre et qui soutient la candidature à la présidentielle de Moïse Katumbi.
Le signal lancé sera celui de "l'unité pour mettre un terme à la dictature installée à Kinshasa", a ajouté M. Kamitatu.
La Constitution interdit au chef de l'Etat congolais, dont le mandat expire en décembre, de se représenter.
"L'enjeu est de définir la structure idéale pour que l'opposition puisse parler d'une voix unifiée et faire respecter la Constitution, qui prévoit des élections avant le terme du mandat du président Kabila en décembre", selon M. Kamitatu.
Les participants devraient adopter un "plan d'actions" devant mener à ces élections, qui "restent possibles" dans les délais prévus, a-t-il ajouté.
M. Kabila a proposé la tenue d'un "dialogue national" auquel la majeure partie de l'opposition refuse jusqu'ici de participer, y voyant un piège destiné à permettre au président de s'éterniser à la tête du pays.
Pour M. Kamitatu, ce dialogue "doit s'inscrire dans la Constitution" et peut avoir pour objets "la question de l'indépendance de la Ceni" (Commission électorale nationale indépendante), "le calendrier et le financement des élections" ou encore la mise à jour des fichiers d'électeurs.
Pour l'UNC au contraire, le dialogue est un "piège" tendu par le pouvoir. "L'UNC a une divergence de taille avec l'UDPS qui est pro-dialogue. Parler du dialogue comme eux, à ce stade, revient à violer la constitution" a déclaré à l'AFP le député Jean Baudouin Mayo, resté à Kinshasa, pour expliquer la position de son parti.