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Des villageois dénoncent les violences policières en Sierra Leone


Des chercheurs de diamant à Waiima, en Sierra Leone, le 26 avril 2012.
Des chercheurs de diamant à Waiima, en Sierra Leone, le 26 avril 2012.

Le procès de Tonkolili Iron Ore Ltd s'est ouvert devant la Haute Cour de Londres, où l'entreprise est poursuivie par 142 plaignants pour complicité dans des actes de répression commis par la police en 2010 et 2012 contre des employés et des villageois vivant près de l'une de ses mines.

Des villageois de Sierra Leone ont témoigné mardi devant la justice britannique des violences commises par la police de leur pays, au cours d'une audience menée à Freetown (Sierra Leone) dans le cadre du procès d'une compagnie minière.

Certains plaignants avaient fait le déplacement à Londres pour l'ouverture du procès, prévu pour durer six semaines, mais celui-ci a également été délocalisé pour quinze jours dans un hôtel de la capitale sierra-léonaise, Freetown, pour permettre au juge Mark Turner d'entendre témoins et victimes présumées, une procédure exceptionnelle pour la Haute Cour de Londres.

La justice britannique s'est déclarée compétente car le producteur de minerai de fer est une ancienne filiale d'African Minerals Ltd (AML), société basée à Londres avant son placement en redressement judiciaire en 2015.

Le tribunal a notamment entendu le témoignage d'une femme qui a raconté qu'elle a été enlevée par des policiers et des employés de la mine, alors qu'elle vendait des oranges à Bumbuna, dans le nord du pays, en 2010.

"Ils m'ont frappée et entraîné vers un véhicule. Ils ont arraché mes vêtements et ils m'ont violé", a affirmé cette femme, qui a ajoute qu'elle était enceinte de deux mois à ce moment là et qu'elle a par la suite perdu son enfant.

Les plaignants affirment que l'entreprise supervisait la protection de la mine et de ses environs, en particulier lors de deux incidents meurtriers.

Des villageois qui avaient installé un barrage pour empêcher l'accès à leurs terres ont ainsi été visés par des tirs de policiers en 2012.

"Un employé de l'AML se trouvait avec les policiers lorsqu'ils ont ouvert le feu et pourchassé les villageois pour les interpeller", a assuré un témoin, Yusif Koroma.

Le tribunal doit aussi entendre prochainement les circonstances de la mort d'une jeune femme de 24 ans abattue par la police, lors de troubles liés aux conditions de travail.

Tonkolili, désormais propriété du chinois Shandong Iron and Steel Group, nie toute responsabilité dans ces incidents.

Avec AFP

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