"L’enfant (une fille) d’un an ainsi que de la femme de l’orpailleur décédé mercredi ont été testés positives à l’Ebola," a déclaré à VOA Afique, le docteur Jean-Jacques Muyembe, responsable de la cellule technique nationale de la riposte contre Ebola, nouvellement mise sur pied.
Les deux nouveaux cas portent à quatre le nombre de personnes diagnostiquées d’Ebola dans cette ville. Depuis exactement un an, l’épidémie s'est déclarée dans dans cette partie de la RDC.
L'enfant et sa mère sont mises en quarantaine pour des soins appropriés et toutes les personnes-contact sont en train d'être vaccinées et sous observation, a revelé le docteur Muyembe.
Fermeture momentanée de la frontière
Ces cas ont donc poussé les autorités rwandaises à fermer la frontière avec leur voisin de l'Ouest comme l'ont déclarées les autorités congolaises dans un communiqué de la présidence.
Le communiqué indique que "les mouvements des personnes ne sont autorisés que dans un seul sens".
Ce qu'a également constaté à la barrière, le correspondant de VOA Afrique à Goma.
Le texte explique que les autorités rwandaises n'autorisent pas les citoyens rwandais d’aller à Goma mais laissent les Congolais quitter Gisenyi (ville voisine rwandaise) mais sans pouvoir y retourner.
A contre sens avec l'OMS
Une décision à déplorer, selon le docteur Muyembe qui évoque la déclaration de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) faisant d’Ebola en RDC une urgence internationale. Il souligne que la décision de l'OMS interdit, par ailleurs, la fermeture des frontières et d'autres mesures dans ce sens.
"Voilà pourquoi nous tiendrons très prochainement une rencontre internationale avec les experts d’Ebola de tous les pays de la région pour examiner toutes ces questions", précise-t-il.
"De toutes les façons, la question est en train d’être réglée au niveau politique avec les deux gouvernements", confie-t-il.
Dr. Muyembe appelle cependant la population à ne pas paniquer. Pour lui, le danger semble plus circonscrit dans la famille de l’orpailleur décédé d’Ebola la veille, et autour des personnes-contact.
"Ce qui s’est passé hier à Bukavu, c’est justement une personne-contact qui a voyagé que nous avons tout fait pour retrouver. Il ne s’agissait pas d’un cas d’Ebola à proprement parler qui est arrivé à cette ville de la province voisine du Sud-Kivu," clarifie-t-il.
Le 1er août 2019, l’épidémie d’Ebola, la plus longue que la RDC a connue, a totalisé un an avec plus de 1.800 décès.