Kalisa Mbanda, président de la NEC, a annoncé dans un communiqué la validation des candidatures de Frank Habineza, Philippe Mpayimana et Paul Kagame et le rejet de celles de trois indépendants.
Frank Habineza, transfuge du parti au pouvoir, est le président du Parti démocratique vert (PDV), petite formation d'opposition et la seule à être autorisée à être active.
Le PDV avait été l'unique parti homologué du pays à s'opposer à la réforme controversée de la Constitution, finalement adoptée en décembre 2015, permettant à Paul Kagame de se présenter pour un troisième mandat et de potentiellement diriger le pays jusqu'en 2034.
Le 27 juin, la NEC avait déjà validée sa candidature en même temps que celle de M. Kagame mais rejeté celle des quatre candidats indépendants, estimant que leurs dossiers étaient incomplets.
Un seul a finalement été retenu: Philippe Mpayimana, 46 ans, journaliste, est un quasi-inconnu au Rwanda pays qu'il a quitté en 1994 pour la RDC en même temps que des centaines de milliers de Hutu fuyant l'avancée du Front patriotique rwandais (FPR), qui allait mettre fin au génocide des Tutsi et prendre le pouvoir. Les massacres ont fait 800.000 morts, selon l'ONU.
M. Mpayimana a vécu au Congo Brazzaville et au Cameroun avant de s'installer en France en 2003. Il est rentré d'exil en février.
Les candidatures de Gilbert Mwenedata 43 ans candidat malheureux aux législatives de 2013, de Fred Barafinda Skikubo, un inconnu, et de Diane Rwigara n'ont pas été retenues. Diane Rwigara est la fille d'un important entrepreneur rwandais, ancien financier du FPR décédé en 2015 dans des circonstances controversées. Depuis le décès de son père, Diane Rwigara a pris ses distances avec le FPR et dénonce l'absence de liberté d'expression et les "crimes" non élucidés.
Ces candidats n'avaient pas réussi à récolter le nombre requis de 600 parrainages de citoyens.
L'issue de cette élection laisse peu de place au suspense et une large réélection le 4 août du président sortant est attendue.
Paul Kagame est l'homme fort du pays depuis juillet 1994: à l'époque, sa rébellion du FPR avait chassé de Kigali les extrémistes hutu et mis fin au génocide qu'ils avaient déclenché.
Tout d'abord vice-président et ministre de la défense après 1994, il est élu président en 2003 et réélu en 2010, avec plus de 90% des voix à chaque fois.
Si la Constitution rwandaise consacre le multipartisme, il n'existe pratiquement pas d'opposition dans le pays, le FPR contrôlant d'une main de fer les sphères politique, sociale et économique.
Avec AFP