Une journaliste et un caméraman de la RTNC avaient couvert le 22 août la conférence de presse d'Elie Kapend Kanyimbu. Le président du Front de libération nationale du Congo (FNLC) avait tenu des propos interprétés par certains médias comme un "ultimatum" envers le président Joseph Kabila.
Le reportage n'avait pas été diffusé à l'antenne.
"On va les licencier parce qu'ils n'ont pas respecté la ligne éditoriale. Ils sont partis couvrir la conférence de presse d'Eddie Kapend qui menaçait les institutions", a déclaré à l'AFP le directeur-général adjoint de la RTNC, Freddy Mulumba. "Or notre ligne éditoriale est très claire: défendre les institutions et le Congo".
Les deux journalistes ont été "entendus sur procès-verbal", a-t-il ajouté.
Les deux journalistes avaient réalisé le reportage avec un monteur, qui travaillait pour la RTNC sans contrat, a ajouté M. Mulumba.
L'organisation de défense de la presse Journaliste en danger (JED) a dénoncé le "licenciement abusif" des deux journalistes et du monteur.
Selon JED, le directeur général de la RTNC, Ernest Kabila (pas de lien de parenté avec le président, NDLR), "a résilié sans préavis" leur contrat de travail pour "avoir proposé au journal télévisé de 20 heures du 22 août 2018, des images appelant à la rébellion, en déjouant la vigilance de toute la chaine de responsabilité".
Ex-chef rebelle et compagnon d'armes de l'ancien président et père de l'actuel, Laurent-Désiré Kabila, Élie Kapend Kanyimbu, a été interpellé le 23 août après sa conférence de presse.
JED dit redouter que "ces révocations des journalistes ne soient le prélude à la confiscation et au renforcement de la censure sur les médias publics" à l'approche des élections du 23 décembre.
La RDC occupe la 154e place sur 180 dans le classement de la liberté de la presse établi par RSF en 2018.
Avec AFP