Depuis avril, une grave crise oppose Kinshasa et Kigali, en raison de la résurgence dans l'est de la RDC de l'ancienne rébellion tutsi du M23 défaite par l'armée congolaise en 2013.
Lundi matin, "les obus de canon tirés par les terroristes du M23 sont tombés aux alentours de la position FARDC (armée congolaise) de Bugusa" dans le territoire de Rutshuru, province du Nord-Kivu, à la frontière avec le Rwanda, écrit l'armée dans un communiqué.
"Le bilan du côté FARDC est de deux militaires tués et cinq blessés", a précisé le général sylvain Ekenge, porte-parole du gouverneur militaire, dans ce communiqué. "Face à cette situation et aux intentions belliqueuses du M23, les forces armées (...) continuent de pilonner les positions des terroristes du M23 depuis les petites heures de ce lundi", a-t-il ajouté. "L'usage des canons à longue portée témoigne du soutien que le M23 bénéficie de son allié naturel", a ajouté l'officier sans donner davantage de précisions.
Dimanche, lors d'un déplacement au Congo-Brazzaville voisin, le président de la RDC Félix Tshisekedi a affirmé n'avoir "aucun doute" sur le soutien du Rwanda à cette rébellion venue "agresser" son pays, tout en répétant son souhait d'entretenir des relations apaisées avec ses voisins.
Le gouvernement de Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir le M23, que de violents combats ont opposé fin mai à l'armée de RDC. Kigali dément, mais en représailles, Kinshasa a suspendu les vols sur son territoire de la compagnie Rwand'Air et convoqué l'ambassadeur du Rwanda pour lui notifier une "mise en garde sévère".