Vers 18H45 GMT, des dizaines de jihadiste à moto et en tricycles motorisés ont attaqué le camp de déplacés de Dalori, en périphérie de la capitale de l'Etat du Borno.
"Nous avons retrouvé deux cadavres dans l'attaque, qui a également fait des blessés", a déclaré Bello Danbatta, responsable de la sécurité à l'Agence de gestion des urgences du Borno (SEMA).
"Les insurgés ont pillé et incendié des magasins dans le camp et ont également emporté des vivres dans le hangar principal où est stockée l'aide alimentaire", a-t-il précisé.
Selon des témoignages d'habitants, les assaillants avaient dans un premier temps attaqué une base militaire proche, où des échanges de tirs ont été entendus.
"Ils (Boko Haram) ont pourchassé les soldats et incendié la base avant de s'introduire de force dans le camp en criant +Allahu Akbar+ (Dieu est grand)", a raconté à l'AFP une déplacée, Aisa Kyarimi.
"Ils ont commencé à tirer et nous avons tous fui le camp", a déclaré cette mère de trois enfants.
Hassan Modu, un milicien censé surveiller le camp, s'est retrouvé face aux assaillants alors qu'il tentait de fuir.
"L'un d'eux a dit qu'il fallait tuer l'+infidèle+, mais un autre a dit qu'il valait mieux se concentrer sur leur objectif. C'est comme ça que je me suis échappé", a déclaré Modu. "Ils étaient sans aucun doute là pour piller des vivres". Dalori, à environ 15 kilomètres de Maiduguri, abrite environ 50.000 déplacés internes dans des camps de fortune.
La localité et le camp ont été ciblés à plusieurs reprises lors d'attaques de Boko Haram.
En octobre 2018, deux déplacés avaient été tués et une grande partie du camp incendié dans une attaque similaire.
En juin 2017, deux femmes kamikazes s'étaient fait exploser dans le camp, faisant plusieurs blessés, juste après une autre attaque-suicide ayant fait 16 morts dans le village voisin de Kofa.
En janvier 2016, au moins 85 personnes avaient été tuées lorsque des insurgés avaient pris d'assaut Dalori.
En dix ans, le conflit avec Boko Haram a fait plus de 27.000 morts et près de deux millions de déplacés dans la région du lac Tchad.