L'attaque a été menée dans le village d'Alau-Kofa, situé à environ 12 km de Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno.
"Boko Haram est venu dans notre village la nuit dernière vers 20 heures, ouvrant le feu avec des armes et des lance-roquettes", a déclaré à l'AFP un habitant Bulama Bukar.
"Deux personnes ont été brûlées vives et le village a été entièrement incendié, avec tous nos vivres", a-t-il dit.
Cet habitant, dont le père a été visé par un tir à la jambe lors de l'attaque, a ajouté que les membres de Boko Haram "étaient venus pour voler notre bétail" mais qu'ils "ont été contraints à abandonner les troupeaux" à l'arrivée des soldats nigérians.
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"Mercredi dernier, ils ont attaqué le village, tué trois personnes et emporté avec eux 50 têtes de bétail. Et maintenant, ils sont revenus", a-t-il dit.
Une force sécuritaire à Maiduguri, s'exprimant sous couvert d'anonymat, a confirmé le témoignage de cet habitant.
"Cela s'inscrit dans une stratégie de défense des terroristes, qui font face à une pression croissante des militaires", a-t-il dit.
Des militaires nigérians ont affirmé la semaine dernière avoir "nettoyé" la forêt de Sambisa - une place-forte des jihadistes dans l'Etat de Borno - de la présence de Boko Haram, après avoir déjà affirmé la même chose il y a un an.
Le commandant qui dirige la lutte contre Boko Haram, le général Rogers Ibe Nicholas, a déclaré lundi devant des médias nigérians que le groupe affilié au groupe Etat islamique (EI) avait été "complètement vaincu".
Mais la source sécuritaire à Maiduguri a mis en garde contre tout triomphalisme prématuré, malgré de récents succès.
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"Affirmer qu'ils ont été complètement vaincus c'est vraiment aller trop loin", a-t-il déclaré. "Ils ont effectivement été repoussés de Sambisa. Mais ils ont relocalisé leurs camps à Dubur et Yuwe près de Sambisa".
Le président Muhammadu Buhari avait affirmé en décembre 2015 que Boko Haram était "techniquement battu" face à la reprise de l'armée nigériane. Fin novembre, il a déclaré que les attaques de villages et les attentats-suicides, qui se sont à nouveau accélérés, ne sont que les "derniers coups de pied d'un cheval mourant".
L'insurrection a fait au moins 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis 2009.
Avec AFP