Le chanteur de reggae devenu député Bobi Wine, Robert Kyagulanyi de son vrai nom, et Allan Ssewanyana ont assuré que des grenades ont été lancées tôt mardi matin sur leurs maisons à Kampala, le gouvernement dénonçant de son côté une mise en scène de l'opposition.
"Il y a eu trois explosifs (utilisés) la nuit passée", a déclaré Bobi Wine, montrant à un journaliste de l'AFP les vitres brisées de la chambre de son fils, et assurant qu'il s'agit de la deuxième attaque de ce genre en quelques jours. "Il y a deux jours, lorsque les deux premières grenades ont été lancées, j'ai appelé la police et elle n'est pas venue."
Quant à M. Ssewanyana, il a appelé à l'aide dans la nuit sur son compte Facebook: "Des gens ont lancé une grenade contre ma maison, j'ai besoin de secours", joignant une photo de fragments de plastique et de métal provenant selon lui d'une grenade. Un troisième député de l'opposition, Moses Kasibante, avait rapporté la semaine dernière une attaque similaire.
Bobi Wine a affirmé mardi recevoir des menaces de mort "quasi quotidiennes" depuis que lui et d'autres députés de l'opposition se sont opposés au Parlement à un projet d'amendement de la Constitution visant à supprimer la limite d'âge pour être candidat à une élection présidentielle, qui permettrait au chef de l'Etat Yoweri Museveni, 73 ans, de briguer un sixième mandat en 2021.
La Constitution impose actuellement aux candidats au poste de président d'être âgés de 35 à 75 ans.
Le porte-parole de la police de Kampala Emilian Kayima a indiqué que les explosions chez les trois parlementaires présentaient des similitudes. Les engins utilisés contre la maison de M. Kasibante la semaine passée sont des grenades moins puissantes que celles utilisées par l'armée, a-t-il précisé.
Un porte-parole du gouvernement, Ofwono Opondo, a assuré que l'opposition avait mis en scène ces explosions provoquées par des "grenades assourdissantes" afin de pouvoir blâmer le gouvernement.
MM. Wine et Ssewanyana figurent parmi les 24 députés d'opposition suspendus à la suite de scènes de pugilat dans l'hémicycle la semaine passée, alors que le projet d'amendement était inscrit mardi à l'agenda parlementaire.
Le projet controversé, qui a mené à des manifestations d'étudiants violemment réprimées, devait faire l'objet d'un premier débat au Parlement plus tard dans la journée.
Avec AFP