"Des négociations sont en cours principalement entre la société (kényane) à laquelle appartient l'avion et la SPLA-IO" (les forces rebelles), a déclaré David Shearer, le chef de la mission de l'ONU au Soudan du Sud (Minuss), lors d'une conférence de presse dans la capitale Juba.
Le porte-parole adjoint des forces rebelles, Lam Paul Gabriel, a confirmé à l'AFP que les deux hommes sont en détention suite à un incident survenu deux semaines auparavant dans la région d'Akobo, aux mains des rebelles et située dans l'est du Soudan du Sud, proche de la frontière éthiopienne.
Dans des circonstances encore floues, l'avion a heurté lors d'un atterrissage d'urgence un vieil homme et deux enclos à bétail, a expliqué Lam Paul Gabriel, selon lequel les deux pilotes sont retenus par les rebelles car la famille du défunt réclame une "compensation" pour la mort de leur proche.
"Les chefs locaux ont reçu ordre de régler cette histoire, car nous (l'armée rebelle) ne voulons pas utiliser cette opportunité pour extorquer de l'argent à la société de ces pilotes", a assuré le porte-parole rebelle. "Des discussions sont en cours, la société est en contact avec notre représentant à Nairobi".
Selon le site internet du quotidien kényan The Standard, l'avion transportait 9 employés d'une ONG sud-soudanaise qui retournaient à Juba après une mission dans la région d'Akobo. Quelques minutes après son décollage, l'appareil a été contraint à un atterrissage d'urgence - loin de l'aérodrome - en raison d'un problème technique.
Cet atterrissage n'a provoqué que des blessures mineures chez les pilotes et les passagers, mais a provoqué la mort d'une personne - The Standard fait état d'une femme - et de 11 vaches heurtées par l'appareil, a assuré la même source, selon laquelle une rançon de 20 millions de shillings kényans (160.000 euros) est réclamée.
Deux ans et demi après son indépendance, le Soudan du Sud a plongé en décembre 2013 dans une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts, et qui oppose principalement l'armée fidèle au président Salva Kiir aux forces loyales au chef rebelle et ancien vice-président Riek Machar.
Cette guerre a fait près de quatre millions de déplacés et provoqué une crise humanitaire catastrophique.
Avec AFP