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Deux soldats sud-africains tués en mission en RDC


Un convoi militaire des Forces de défense nationale sud-africaines (SANDF) circule sur un chemin de terre dans le district de Maringanha à Pemba, le 5 août 2021.
Un convoi militaire des Forces de défense nationale sud-africaines (SANDF) circule sur un chemin de terre dans le district de Maringanha à Pemba, le 5 août 2021.

Deux morts, trois blessés: l'Afrique du Sud a déploré jeudi ses premières victimes depuis le déploiement de troupes dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) miné par une rébellion armée.

"Une bombe tirée au mortier a atterri dans l'une des bases du continent militaire sud-africain et a fait des victimes et des blessés parmi les soldats" de l'armée sud-africaine (SANDF), a-t-elle déclaré jeudi matin dans un communiqué.

"A la suite de ces tirs indirects, la SANDF déplore deux décès et les blessures graves de trois éléments. Les blessés ont été transportés à l'hôpital le plus proche de Goma pour y recevoir des soins médicaux", en référence au chef-lieu de la province du Nord-Kivu, a-t-elle ajouté.

Elle a aussi avancé que les détails de l'attaque survenue mercredi étaient "sommaires" et qu'une enquête plus approfondie serait menée pour déterminer ce qui s'est passé.

Il s'agit là des premiers décès de l'Afrique du Sud depuis qu'elle a commencé à déployer 2.900 soldats dans l'est de la RDC à la mi-décembre.

Ces troupes y ont été envoyées dans le cadre d'une force régionale d'Afrique australe, comprenant également des militaires du Malawi et de la Tanzanie, chargée d'aider les forces gouvernementales de la RDC à lutter contre les rebelles du M23 (Mouvement du 23 mars).

Le Nord-Kivu est en proie depuis fin 2021 à un conflit qui oppose le M23, appuyé par des unités de l'armée rwandaise, à l'armée congolaise associée notamment à des groupes armés dits "patriotes". Tous les efforts diplomatiques sont pour l'heure demeurés vains.

Ce conflit a aggravé une crise humanitaire chronique dans la région, en proie aux violences armées récurrentes depuis trois décennies.

Ces derniers jours, les affrontements se sont intensifiés vers Sake, ville située à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Goma et considérée comme un verrou stratégique sur la route de la capitale provinciale.

"Escalade"

La RDC, les Nations unies et les pays occidentaux accusent le Rwanda de soutenir les rebelles dans le but de contrôler les vastes ressources minérales de la région, ce que Kigali nie.

Selon un document de l'ONU consulté lundi par l'AFP, l'armée rwandaise utilise des armements sophistiqués tels que des missiles sol-air dans son soutien au M23.

Rébellion majoritairement tutsi, le M23 est apparu en 2012 et, vers la fin de cette année-là, avait brièvement occupé Goma, avant d'être vaincu militairement l'année suivante.

Il est réapparu en novembre 2021, en reprochant au gouvernement de ne pas avoir respecté des accords sur la réinsertion de ses combattants. Depuis lors, il s'est emparé de vastes pans de territoire du Nord-Kivu.

Lundi, le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné l'"offensive" du M23 lancée le 7 février près de Goma et s'est inquiété d'une "escalade de la violence et la tension continue dans la région".

Les membres du Conseil de sécurité ont également appelé "tous les acteurs à mettre un terme à la violence et à respecter le droit humanitaire international", et à reprendre le dialogue pour parvenir à un cessez-le-feu.

Du côté de Pretoria, la décision de déployer des troupes en RDC a suscité la controverse, l'opposition estimant qu'elles manquaient de soutien aérien et que ce conflit n'avait rien à voir avec la sécurité nationale de l'Afrique du Sud.

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