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Deux transgenres condamnées par un tribunal camerounais


Les mains de Blanche, 26 ans, une femme transgenre, à Douala, au Cameroun, le 24 avril 2021.
Les mains de Blanche, 26 ans, une femme transgenre, à Douala, au Cameroun, le 24 avril 2021.

Un tribunal camerounais a condamné mardi deux transgenres à cinq ans de prison pour "tentative d'homosexualité" et autres infractions, a-t-on appris de leurs avocats.

Selon les avocats, les deux personnes condamnées avaient été arrêtées le 8 février dans un restaurant à cause des vêtements qu'elles portaient.

Les militants des droits de l'homme affirment que leur détention s'inscrit dans le cadre de la criminalisation croissante des minorités sexuelles et des personnes transgenres au Cameroun.

Le tribunal a imposé une peine maximale de cinq ans de prison, assortie d'une amende de 200 000 francs CFA.

Outre la "tentative d'homosexualité", ils ont été reconnus coupables d'outrage public à la pudeur et de défaut d'identification.

"C'est une décision politique", a déclaré l'une des avocates, Alice Nkom, qui a promis de faire appel du verdict. "C'est Yaoundé (le gouvernement central) qui a dit que ces personnes ne devaient pas apporter l'homosexualité au Cameroun".

Contacté, un porte-parole du gouvernement n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.

Un tabou

Le Cameroun fait partie d'un contingent de plus de 30 pays africains où les relations entre personnes de même sexe sont illégales. Ses tribunaux ont déjà condamné des personnes à des peines de prison de plusieurs années pour leur prétendue homosexualité.

Human Rights Watch a déclaré le mois dernier que les arrestations de ces deux personnes semblaient s'inscrire dans le cadre d'une "recrudescence générale" des actions policières contre les minorités sexuelles.

Depuis mai 2020, 53 personnes ont été arrêtées lors de descentes dans des organisations de lutte contre le VIH et le sida au Cameroun. Des certaines d'individus ont déclaré avoir été battus et soumis à des "examens anaux" forcés pour confirmer les accusations d'homosexualité, a indiqué Human Rights Watch.

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