La deuxième audience de ce procès a été "consacrée à la réplique du ministère public (procureur) aux exceptions soulevées par la défense" le 5 juin, a déclaré à l'AFP Me Trésor Kabangu, un avocat des prévenus.
Lundi dernier, à l'ouverture des débats, la défense avait mis en cause la compétence du tribunal à juger "le crime de guerre", tout en estimant que la détention des deux prévenus était "irrégulière".
Le ministère public a demandé ce lundi que le procès se poursuive et aborde le fond de l'affaire. Le tribunal a promis de rendre sa décision mercredi, a ajouté Me Kabangu.
Évariste Ilunga (élève, âgé de 16 ans) et Mbayi Kabasele (vendeur d'huile de palme, âgé de 30 ans) sont poursuivis pour "crime de guerre par meurtre, crime de guerre par mutilation, terrorisme, participation à un mouvement insurrectionnel" devant le tribunal militaire de garnison de Kananga.
Ils sont accusés de l'assassinat en mars de deux experts onusiens - l'Américain Michael Sharp et la Suédo-chilienne Zaida Catalan - dans cette province secouée par la rébellion de Kamwina Nsapu, chef traditionnel tué en août 2016 lors d'une opération militaire après s'être rebellé contre le pouvoir de Kinshasa.
Avant l'ouverture du procès, la justice avait indiqué que 16 personnes étaient "incriminées" dans cette affaire.
Depuis septembre 2016, la région du Kasaï est en proie aux graves violences qui impliquent miliciens, soldats et policiers ayant fait plus de 400 morts et causé le déplacement de 1,3 million de personnes, selon l'ONU.
Les deux experts étaient missionnés par le secrétaire général de l'ONU pour enquêter sur ces violences et sur la quarantaine de fosses communes découvertes dans la région. Ils ont été enlevés le 12 mars et leurs corps avaient été retrouvés seize jours plus tard dans une fosse commune.
Vendredi, le Haut Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Zeid Ra'ad Al Hussein, a accusé Kinshasa de ne pas enquêter sérieusement sur les violences au Kasaï.
Il enjoint le Conseil des droits de l'homme de l'ONU de mettre sur pied une commission afin d'enquêter sur les graves abus commis dans la région, notamment les exécutions sommaires, les meurtres d'enfants, le recrutement d'enfants soldats et les violences sexuelles.
Avec AFP