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La bataille continue pour reprendre l'ouest de Mossoul


 Des membres des Forces irakiennes de réaction rapide au sud de Mossoul, Irak, le 19 février 2017. (REUTERS/Khalid al Mousily )
Des membres des Forces irakiennes de réaction rapide au sud de Mossoul, Irak, le 19 février 2017. (REUTERS/Khalid al Mousily )

L'offensive des forces irakiennes pour reprendre à l'organisation Etat islamique (EI) la partie occidentale de Mossoul entre lundi dans sa deuxième journée, après la reconquête la veille de positions au sud de la ville.

Cette offensive s'annonce longue et difficile, et le sort des 750.000 civils assiégés dans l'ouest de la deuxième ville d'Irak, traversée par le fleuve Tigre, inquiète les organisations internationales.

L'ONG Save The Children a appelé à "tout faire" pour "protéger" les 350.000 enfants dans l'ouest de Mossoul. "Ces enfants doivent choisir entre les bombes, les combats et la faim s'ils restent et les exécutions et les tirs de snipers s'ils tentent de fuir".

L'offensive a été lancée dimanche à l'aube à partir de plusieurs directions, et quinze villages ont été repris dans la journée au sud de Mossoul, sur le chemin menant à l'aéroport, l'un des principaux objectifs des troupes irakiennes, selon des commandants sur place.

Conquise en juin 2014 par l'EI, Mossoul est le dernier grand fief de cette organisation extrémiste en Irak. C'est à Mossoul que le chef de l'EI Abou Bakr al-Baghdadi a fait son unique apparition publique.

Près de la ligne de front, sur les collines arides d'Al-Bousseif, à 5 kilomètres à vol d'oiseau de l'aéroport, d'intenses bombardements terrestres et aériens ont eu lieu.

Le ciel était couvert d'une épaisse fumée noire, alors que les convois de blindés convergeaient vers l'aéroport.

"Nous avons jusqu'à maintenant atteint tous nos objectifs. Nous nous dirigeons vers l'aéroport", a déclaré le général Abbas al-Joubouri, commandant de la Force d'intervention rapide (FIR), devenue incontournable dans la lutte anti-EI.

Les djihadistes "sont désespérés", a affirmé à l'AFP Ali, membre de la FIR, à Al-Bousseif, alors que les hélicoptères survolaient le secteur. "Ils vont essayer de causer le plus de pertes possibles car ils savent qu'ils vont mourir de toute façon", déclarait son camarade Alaa.

Hakem Gassem Mohamad, un officier qui se trouvait sur la ligne de front, s'est lui aussi montré optimiste. "Je ne m'attends pas à des combats très difficiles, leur fin est arrivée", a-t-il affirmé, parlant des djihadistes.

Il s'est toutefois dit "inquiet pour la vie des civils, parce que l'EI les utilise comme boucliers humains pendant les combats".

Conseillers militaires américains

C'est lors d'une brève intervention télévisée que le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a annoncé le début de l'offensive, 26 jours après la libération totale de la partie orientale de Mossoul, dans le cadre d'une opération de grande envergure lancée le 17 octobre pour chasser l'EI de l'ensemble de la ville septentrionale.

"Ninive, nous venons libérer la partie ouest de Mossoul", a proclamé M. Abadi, en parlant de la province dont Mossoul est le chef-lieu.

Les forces irakiennes, formées de soldats, de policiers et de milices loyalistes, sont appuyées dans les airs par l'aviation de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis et au sol par des conseillers militaires notamment américains.

La coalition a annoncé avoir mené samedi neuf raids sur la région de Mossoul. Plus de la moitié des quelque 9.000 militaires de la coalition déployés en Irak sont américains et certains étaient visibles sur le front dimanche.

Selon le secrétaire à la Défense, Jim Mattis, "la coalition intervient en soutien à cette opération", et "les forces américaines jouent le même rôle que pour l'est de Mossoul". "Nous poursuivrons l'accélération de nos efforts pour détruire l'EI".

La violence des combats qui s'annoncent inquiète l'ONU, qui veut établir rapidement de nouveaux camps dans l'éventualité d'un exode, selon Lise Grande, sa coordinatrice humanitaire en Irak.

Assiégés depuis des semaines, les quelque 750.000 habitants de l'ouest de Mossoul vivent dans des conditions difficiles: pénuries d'eau et d'électricité, manque de nourriture et hausse des prix.

Bataille ardue

Il a fallu plus de trois mois de combats acharnés aux forces irakiennes pour venir à bout des djihadistes à Mossoul-est. Et la reprise de la partie occidentale, plus densément peuplée et aux ruelles étroites, devrait être plus ardue.

La bataille "risque d'être plus difficile, avec des combats maison par maison, plus sanglants et à plus grande échelle", avertit Patrick Skinner, du groupe d'analyse Soufan Group Intelligence Consultancy.

Aucun bilan global des victimes des quatre mois d'offensive n'a été fourni.

Une perte totale de Mossoul serait un échec cinglant pour l'EI, qui a perdu beaucoup de terrain ces derniers mois en Irak et en Syrie.

Le groupe djihadiste ne contrôlerait alors plus qu'une région autour de la ville irakienne de Hawija, à 180 kilomètres au sud-est de Mossoul, et de petites localités dans l'ouest irakien frontalier de la Syrie, où il défend également son principal fief de Raqa face à des forces arabo-kurdes.

Mais malgré les revers, l'EI reste capable de mener des attentats.

Trois enfants ont été tués dimanche par l'explosion d'une bombe artisanale posée par l'EI près d'une localité de la province d'Al-Anbar, à 180 kilomètres au nord-ouest de Bagdad, ont annoncé des responsables locaux.

Avec AFP

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