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La grève des magistrats se poursuit à N'Djamena


Les locaux du palais de justice de N'Djamena est désert pour fait de grève des magistrats, au Tchad, le 31 mars 2022. (VOA/André Kodmadjingar).
Les locaux du palais de justice de N'Djamena est désert pour fait de grève des magistrats, au Tchad, le 31 mars 2022. (VOA/André Kodmadjingar).

Au Tchad, la justice ne fonctionne pas depuis deux semaines. Les magistrats sont en grève pour réclamer plus de sécurité après avoir été régulièrement agressés dans l’exercice de leur fonction par des agents de sécurité censés les protéger.

Le procureur de la république de Kélo et le juge d’instruction du tribunal de grande instance de la localité ont été molestés et humiliés par les éléments de la commission du désarmement.

Galya Hassaballah, l’une des victimes précise au micro de VOA Afrique, que le procureur qui a été tabassé est un infirme. Malgré son état, il a été molesté dans la rue, blessé au visage.

"J’ai reçu un coup de crosse au niveau de la tête, de matraque partout et mon téléphone portable est cassé. Et comme nous sommes dans une transition militaire, les militaires pensent que c’est eux qui sont au-dessus de tous. Mais nous allons mourir pour la justice", a-t-il dit.

La justice en pause à N'Djamena
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Le juge de Bokoro et celui de Goré ont vu également leurs armes arrachées par les agents de sécurité se réclamant de la commission du désarmement. Alors que la loi confère aux magistrats le port d'armes. Ces actes se sont produits entre dimanche et lundi, pendant que les magistrats ferment toutes les juridictions du pays pour exiger plus de sécurité. Pour Gonga Arafi, secrétaire général du syndicat des magistrats du Tchad, ces événements sont des actes qui portent atteinte à l'intégrité physique des magistrats.

Il craint que d’autres actes plus graves puissent se produire à l’avenir dans la mesure où les magistrats ne vont pas se laisser faire, il y aura éventuellement des cas de meurtre. Il interpelle le président du conseil militaire de transition, en sa qualité du conseil supérieur de la magistrature de réagir promptement pour mettre fin à l’insécurité des magistrats. Pour lui, "le cordon sécuritaire que nous revendiquons c’est aussi pour les justiciables".

Deuxième semaine de grève pour les magistrats tchadiens
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"Parfois il n'y a pas un cordon sécuritaire, s’il y en a c’est un agent de sécurité sans moyen, donc l’exigence des forces de sécurité dans nos palais est une exigence fondamentale", a déclaré Gonga Arafi.

Pour Maître Adoum Boukar président par intérim de la ligue tchadienne des droits de l’homme, "cette grève donne l’occasion aux policiers et gendarmes de se transformer en justiciers, faisant subir la rigueur de la loi aux détenus préventifs sans aucune procédure légale".

Gonfa Arafi, secrétaire général des Magistrats du Tchad (VOA/André Kodmadjingar).
Gonfa Arafi, secrétaire général des Magistrats du Tchad (VOA/André Kodmadjingar).

Pour lui, "la justice c’est le rempart d’un Etat de droit et si la justice n’existe pas, ça veut dire que l’Etat de droit est mis à mal, ajoutant que celui qui rend la justice doit être protégé". Il estime que la grève des magistrats est "légitime" puisqu’ils sont "persécutés, agressés, et molestés et donc ils ne peuvent pas travailler dans cette condition".

Aucune réaction du gouvernement. Ce qui, selon les acteurs judiciaires, a des impacts négatifs sur les prévenus de la police judiciaire qui attendent du parquet une décision pour être situé sur leur sort.

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