Ce dialogue, qui inclue des représentants de la société civile, de partis politiques, d'organisations religieuses et du gouvernement, s'est déroulé du 5 au 28 mai, a déclaré l'envoyé spécial de l'Onu, Said Djinnit, qui joue le rôle de facilitateur dans ces discussions, au côté de l'Union africaine (UA).
"Six premières mesures ont fait l'objet d'un accord de principe", a expliqué M. Djinnit, notamment: la réouverture des médias privés, la libération des personnes arrêtées pendant les manifestations, "l'annulation des mandats d'arrêt contre les personnalités politiques et de la société civile", et le "principe du glissement du calendrier électoral dans la limite des termes constitutionnels".
"Mais les parties ne se sont pas mises d'accord sur deux derniers points, à savoir l'arrêt des manifestations et le retrait de la candidature de Nkurunziza", a reconnu le responsable onusien.
"Le dialogue a pris note de ce que cette question fait l'objet de l'attention des chefs d'Etat de la Communauté de l'Afrique de l'est" (EAC), qui se réuniront dimanche à Dar es Salam.
Les parties "ont décidé de reprendre leurs discussions après le sommet", a expliqué M. Djinnit, qui s'est dit "convaincu que les éclairages et les orientations qu'apporteront le sommet contribueront à renforcer le dialogue inter-burundais et leur donneront un nouveau souffle".
Le Burundi est plongé dans une grave crise politique depuis l'annonce fin avril de la candidature du président Nkurunziza à un troisième mandat à la présidentielle du 26 juin. Le pouvoir fait face à des manifestations quotidiennes dans les rues de Bujumbura. Les violences ont fait plus d'une trentaine de morts en un mois.
Des élections législatives et communales, déjà repoussées de dix jours sous la pression de la communauté internationale, sont prévues le 5 juin, dont la tenue parait néanmoins compromise.
L'Eglise catholique a annoncé jeudi son retrait du processus électoral et l'UE a suspendu sa mission d'observation, jugeant que les conditions actuelles "ne permettent pas la tenue d'élections crédibles".
Mercredi, l'opposition avait jugé "impossible" la tenue des élections en raison du "désordre" et de l'insécurité dans le pays, appelant la communauté internationale à ne pas "cautionner" un "hold-up électoral" au risque d'"une prévisible guerre civile".
"Je ne peux pas préjuger de la décision du sommet, mais tout ce que je sais ce qu'ils s'en sont saisis", a poursuivi M. Djinnit.
"Malheureusement le premier sommet s'est déroulé dans des conditions particulières compte tenu du coup d'Etat (au Burundi) pendant sa tenue", a rappelé l'envoyé de l'ONU.
"Mais j'espère que le prochain (sommet) pourra se tenir dans des conditions plus sereines, (...) et que les chefs d'Etat donneront une orientation suffisante pour que le dialogue inter-burundais reprenne avec plus de force, avec une vigueur renouvelée", a-t-il conclu.
Avec AFP