Les sinistrés commencent timidement à se refaire un "chez-soi" pour lutter contre les intempéries. Ces sinistrés, le regard vide, se regroupent sur le site de l’avenue Irambo devenue méconnaissable, tout est carbonisé
Des tôles calcinées jonchent la terre, de la fumée se dégage, ça sent encore le brûlé.
Le désespoir se lit encore sur le visage des victimes de l’incendie qui a consumé les biens de centaines de familles en moins de 3 heures.
Pour l’heure, une timide chaîne de solidarité se déploie en faveur des sinistrés qui passent la nuit à la belle étoile, mais la plupart des volontaires qui passent se limitent à faire un geste à l’endroit où leurs familles ont été touchées.
Le chef de quartier, Nyalukemba Deo Kurasa, appelle à la "solidarité collective".
Face aux intempéries, ceux qui n’ont pas envoyé leurs enfants dans les familles les plus proches, tentent de se reconstituer un abri avec les moyens de bord, comme Vincent Ndola Ndola, un sinistré.
Marteaux et outils en mains, les hommes, les femmes, et même les enfants mettent la main à la patte bien que le ventre crie famine, confient-t-ils à VOA Afrique.
La vie est invivable par ici : pas d’électricité, pas de nourriture, pas d’abri et pire, l’eau ne coule presque plus des robinets.
Les sinistrés déplorent que parmi ceux qui sont venus les aider à éteindre les feux, "quelques inciviques s’y sont aussi infiltrés", comme le dénonce une sinistrée, Rebecca Bahati.
C’est le troisième incendie à Irambo depuis le début de l’année, une situation qui révolte plus d’un habitant.
Anselme Wimye, habite un quartier voisin. Rencontré sur le lieu du drame, il plaide pour "l’élargissement de la ville de Bukavu pour lutter contre la promiscuité qui favorise pareille tragédie".
Pour rappel, le 17 août dans la soirée, un incendie s'est propagé à grande vitesse. Une fillette de 12 ans aurait jeté une serviette enflammée sur un matelas alors qu’elle faisait la cuisson.